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Apprentissage : une réelle voie de formation
2 septembre 2017, par Patrick Cotrel - #Apprentissage - #Format. Profession.Article publié par Ouest-France le 15 sept. 2017 dans le courrier des lecteurs.
Les déclarations d’Antoine Frérot, Pdg de Véolia, à France inter mercredi matin donnent une bien étrange image de l’apprentissage. Après son plaidoyer pour l’apprentissage, Léa Salamé l’a piégé : "Est-ce que vous avez poussé l’un de vos enfants à être apprenti ?", Réponse balbutiante du grand patron : "Non je ne l’ai pas fait parce que... étant brillants à l’école... et l’un voulant être médecin... L’autre peut-être, ma dernière, le sera, d’ailleurs, apprentie, mais en études supérieures ! Donc le problème ne s’est pas posé.".
Cela traduit bien la conception de l’apprentissage des grands responsables économiques : pour eux, il s’agit d’une solution de rattrapage pour les enfants des couches populaires, pas assez doués et brillants pour l’enseignement supérieur et les Grandes écoles, comme le sont, naturellement, leurs propres enfants. Mais cela peut donner le goût du travail à ces enfants de chômeurs, de façon à pouvoir fournir de la main d’œuvre pour leurs usines.
Fort heureusement, cette vision est bien loin de la réalité de ce qu’est l’apprentissage aujourd’hui.Les Centres de Formation d’apprentis (CFA) reçoivent aujourd’hui un public très divers, depuis le jeune qui n’en peut plus du collège et qui veut plonger dans la vie réelle, jusqu’au jeune qui a l’impression d’avoir « traîné » quelques années en fac. et qui veut reprendre son parcours d’une autre manière. C’est pourquoi, en Pays de la Loire, nous avons instauré des parcours individualisés, pour s’adapter à ces caractéristiques de jeunes très différenciées : 15 à 20% des jeunes ont un tel parcours personnalisé dans les CFA.
L’apprentissage est un autre mode d’acquisition de connaissances, qui part du faire pour comprendre et qui responsabilise les jeunes. Ce n’est pas mieux ou moins bien que l’enseignement général ; mais cela peut être mieux adapté à la personnalité de certains jeunes. Pour autant, cela ne limite pas les connaissances et les niveaux. Le plus grand nombre de sections ouvertes ces 10 dernières années visent des diplômes de l’enseignement supérieur : BTS, licences pro., diplômes d’ingénieur, …Les deux écoles les plus réputées de Nantes (Ecole Centrale et Audencia) ont ouvert une section d’apprentissage il y a 10 ans. Et les régions dirigées très majoritairement par la gauche et les écologistes ont commencé à construire de véritables filières permettant d’aller aux plus hauts niveaux par l’apprentissage.
Il me revient le souvenir d’un jeune fils de paysans que je connaissais. Il avait choisi la voie de l’apprentissage ; car, quand on est issu de milieux modestes, on sent bien les barrages qui existent pour aller vers les grandes études, les filières longues.
Et puis, comme cela l’intéressait et qu’il était intelligent, il a continué : bac pro, BTS, toujours par apprentissage. Je me souviens l’avoir rencontré à La roche/Yon, lui et ses parents : il venait d’être admis dans une école d’ingénieurs. Dans un contexte où l’appareil de formation initiale est toujours aussi sélectif en fonction des origines sociales et culturelles, l’apprentissage peut permettre ce genre de parcours.Mais cette profonde mutation de l’apprentissage, basée sur l’adaptation pédagogique à tous les jeunes, la qualité de la formation et le lien avec les employeurs d’apprentis, ne s’est pas faite par miracle : les Régions, qui sont responsables de l’apprentissage, y ont très fortement contribué.
Et aujourd’hui, alors que le nouveau gouvernement parle de réforme de l’apprentissage, une question se pose : cette réforme va-t-elle donner plus de moyens et de marges de manœuvre aux régions pour franchir une nouvelle étape et conforter l’apprentissage comme une des voies normales de la formation initiale des jeunes ? Ou bien, emporté par un élan re-centralisateur, l’Etat va-t-il vouloir tout diriger et tout régenter, alors qu’il est bien loin du terrain ?
.......................................... Patrick Cotrel,
ancien V-président du Conseil régional Pays de la Loire,
chargé de la formation profes. et de l’apprentissageIl y a 0 message(s) de forum -
Interrogations sur la politique étrangère d’Emmanuel Macron
28 août 2017, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Elections 2017 - #DéplacementsLors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron apparaissait comme un des plus chauds partisans du renforcement de l’Union européenne, surtout après la décision du Brexit.
Mais ce renforcement suppose une meilleure coordination face aux problèmes rencontrés, et que l’Union renforce son action protectrice pour les citoyens européens, plutôt que de s’arcbouter sur des dogmes punitifs pour certains peuples.
Du point de vue de la tactique, le Président français aurait intérêt à avancer un renforcement de la coordination sur différents domaines, en commençant par rassembler les gouvernements qui sont d’accord, puis convaincre les indécis, avant d’ouvrir un débat public qui peut provoquer des oppositions.Quelques surprises :
Les relations avec l’Italie :
Le Président français a pris l’initiative d’une négociation avec un des deux dirigeants lybiens (en conflit) pour obtenir un contrôle des flux de réfugiés en Lybie même. Mais il l’a fait sans aucune coordination avec le gouvernement italien, alors que l’Italie se sent toujours proche de son ancienne colonie et que ce sont en Italie que les réfugiés arrivent par centaines de milliers. Emmanuel Macron a même évoqué l’installation de « hotspots » en Lybie (si les passeurs et les milices le laissent faire…), et en Italie !
Aujourd’hui, il se trouve contraint de revoir le format d’une négociation en y associant l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne et plusieurs pays africains (Lybie, Tchad et Niger).
Autre point de crispation : les chantiers navals de Saint-Nazaire. Le gouvernement français exige d’avoir une participation majoritaire dans le capital du chantier face à la firme italienne Ficantieri qui va racheter le chantier…alors que le gouvernement français n’avait exigé qu’une participation de blocage, face à l’entreprise coréenne STX…
La priorité des priorités = l’endettement ?
Face à quelques dérapages financiers qu’il n’avait pas prévu, le gouvernement préfère donner des signes contradictoires aux promesses électorales, plutôt que de déroger en 2017 à la ‘règle européenne’ des 3% d’endettement : l’augmentation de la CSG est immédiate, mais la baisse des prélèvements sociaux sur les salaires sera plus tard ; la suppression de la taxe d’habitation se fera plus tard et par étapes, mais la baisse de l’allocation logement est immédiate ; il faudra porter d’effort pour la Défense nationale à 2% du PIB, mais une baisse de plus de 800 millions est immédiate….
Le conflit avec la Pologne :
La question des travailleurs détachés est un réel problème, mais était-il aussi pressé de provoquer une altercation aussi violente, avant d’avoir rallié une majorité de gouvernements ?Questions :
Ces interventions sur le champ européen avaient-elles réellement pour but de faire avancer l’Union, ou bien ne visaient-elles pas principalement le rapport de forces politiques en France (maîtriser l’immigration, nationalisme industriel, travailleurs détachés,…) pour mieux faire passer la pilule d’une austérité non annoncée ?
Est-ce que, selon la nouvelle majorité, la défense de l’Europe se confond avec les thèses austéritaires et libérales défendues par la droite allemande ? -
Evolution du chômage en juillet 2017
25 août 2017, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Format. Profession. - #EmploiLes annonces :
La Ministre du travail avait annoncé, dès juin, qu’elle ne commenterait plus les chiffres mensuels du chômage. Bien lui en a pris, puisque ce mois-ci, presque tous les indicateurs sont au rouge.
Sur un mois, le nombre de chômeurs de cat A a augmenté de près de 35 000 (+1,1%) et atteint 3,518 millions. Sur un an, cette augmentation est de 0,33%.
Pour l’ensemble des cat A, B et C, l’augmentation par rapport à juin est de 58 800 (+1,1%) et atteint 5,621 millions. Sur un an elle est de 3,29%.
Les tendances :
L’évolution annuelle (courbe) montre un redémarrage du chômage de plus en plus net depuis le début de l’année. Cela pénalise particulièrement la tranche des 25-49 ans (augmentation de 3,1% sur un an). Par contre, pour les plus âgés (50 ans et plus), l’augmentation semble stagner autour de 6,5% pour un an (ce qui est déjà beaucoup !).
Pour les moins de 25 ans, on enregistrait une baisse annuelle depuis février 2016 (grâce à plusieurs dispositifs, comme la ‘garantie jeune’, qui semblent trop couteux au nouveau gouvernement). Mais on commence à se rapprocher de la fin de cette baisse du chômage des jeunes.
Les mouvements du marché du travail :
Sur un mois, les entrées au chômage pour sortie d’emploi ont augmenté de 15 200 et les sorties du chômage pour reprise d’emploi ont baissé de 7 000. Cela traduit une réduction des offres d’emploi qu’on retrouve dans les statistiques de Pôle Emploi : pour le second mois consécutif, le nombre d’offres recueillies (corrigé des variations saisonnières) a diminué : 301 200 en mai pour 286 800 en juillet.
En Pays de la Loire :
Alors qu’une alerte a eu lieu en avril dernier, la tendance semble se remettre dans la lignée de ce qui se passe au national, avec un léger avantage pour notre région : augmentation de 2,7 % en un an du nombre de chômeurs de cat A, B et C (contre 3,3% au national).
Perspectives ?
Nous sommes loin de l’amélioration annoncée par l’INSEE il y a quelques jours (pour lire l’article sur ce sujet, cliquer ici).
Au-delà des discours contre les ouvriers polonais détachés, la politique du nouveau gouvernement semble aller vers une précarisation des contrats de travail, une diminution des contrats aidés et une diminution du pouvoir d’achat pour la majorité (diminution immédiate de l’APL, augmentation immédiate de la CSG, …) au profit d’une minoration de l’Impôt Sur la Fortune.
Cette logique, déjà développée par les trois précédents Présidents, est-elle de nature à faire diminuer le chômage ????? -
Le lobby nucléaire à l’offensive
Article publié par Ouest-France, courrier des lecteurs du 9/09/2017
24 août 2017, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Déplacements - #Développement DurableDans un « point de vue » publié dans l’édition de Ouest France du 18 août 2017, la représentante de la « Société française d’énergie nucléaire » invite à préserver le parc nucléaire français, au moins pour les trois prochaines années, parce qu’elles seront décisives pour la réduction des émissions de CO2 et la lutte contre le réchauffement climatique.
Cette intervention correspond à une offensive du lobby nucléaire qui sent bien que la France est à un tournant de son histoire énergétique.
Pour ma part, j’ai envoyé à Ouest-France une réponse en demandant de la publier. La voici :Pour le climat aussi, le désengagement du nucléaire est une urgence
Ce raisonnement de la représentante de la "Société française d’énergie nucléaire" passe sous silence que c’est dès maintenant que des choix financiers très lourds sont à faire dans le domaine des énergies. Et prolonger l’engagement de la France pour l’énergie nucléaire (c’est le plus gros parc au monde) implique de prévoir des investissements extrêmement lourds dans l’immédiat et pour les toutes prochaines années : 32 milliards € pour l’enfouissement à Bure, plusieurs milliards € pour Flamanville, 4,5 milliards € pour recapitaliser AREVA, plusieurs dizaines de milliards € pour le « grand carénage » (remise à niveau des vieilles centrales françaises à bout de souffle), …, sans compter le risque énorme de l’engagement de EDF à construire 2 centrales EPR en Angleterre pour plus de 20 milliards €, alors qu’aucune centrale EPR n’a jamais pu être mise en activité !
Or, la réduction rapide des émissions de CO2 et du réchauffement climatique dépend avant tout des économies d’énergie en matière de chauffage et de déplacements ; et très peu de la consommation électrique qui n’augmente plus.
Il est donc urgent de consacrer nos capacités d’investissements aux aides à l’isolation thermique des habitations et des locaux industriels et commerciaux, au développement des transports en commun et aux alternatives au pétrole pour les déplacements, à la recherche et développement des énergies renouvelables et du stockages de l’énergie (ex : hydrogène). Et pour cela, il faut commencer à se désengager du nucléaire, cette industrie du passé, en commençant par les domaines les plus dangereux et les plus consommateurs d’investissements.Pour lire la suite, cliquer ici
Pour lire le "Point de vue" de Valérie Faudon (Société française d’énergie nucléaire), cliquer ici.
Pour lire un inventaire rapide des différents aspects de la crise du nucléaire en France, cliquer ici.
titre documents joints :- info document (PDF - 597.1 ko)
- info document (PDF - 242.2 ko)
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Des nouvelles de l’industrie nucléaire
Le gouvernement français au pied du mur…
22 août 2017, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Développement DurablePlusieurs dossiers sont d’actualité dans ce domaine. D’autant plus que l’ASN (Autorité de Sureté Nucléaire) semble vouloir jouer la transparence (ce qui est le moins qu’on puisse en attendre). De nombreux dossiers sont maintenant consultables en ligne. Plus, encore : les projets d’avis sur différents dossiers sont soumis à contributions du public avant leur adoption définitive.
C’est une démarche un peu particulière, puisque, normalement, c’est l’ASN qui est l’autorité qui doit statuer sur la sureté des différentes techniques mises en œuvre par l’industrie nucléaire ; et c’est l’ASN qui devrait pouvoir mandater les expertises scientifiques nécessaires pour cela.
Mais, ne crachons pas dans la soupe : cette nouvelle transparence est une bonne chose à un moment où des choix fondamentaux doivent être effectués par le gouvernement.
Voici donc quelques dossiers qui sont publiquement ouverts :Le projet d’enfouissement des déchets nucléaires en couches géologiques profondes à Bure : Des heurts se sont produits sur place, en marge du rassemblement organisé par les opposants du 11 au 13 août. (Voir l’article du Monde en cliquant ici).
De son côté, l’ASN émet des réserves sur le stockage de certains déchets bitumineux.La surveillance des pièces livrées par Creusot Forge : Il est établi que l’usine Creusot Forge (AREVA) a livré des pièces forgées non conformes aux exigences de résistance pour de nombreuses centrales nucléaires, des générateurs de vapeur en particulier. Pire, même, certaines pièces ont été accompagnées de faux certificats de conformité !
L’ASN demande à EDF de vérifier sur chaque centrale la résistance des pièces concernées, à l’occasion des arrêts pour rechargement du combustible.
Pour lire le dossier de l’ASN, cliquer ici.La cuve et le couvercle de la future centrale de Flamanville : Dès 2006, l’ASN a alerté AREVA et EDF sur la qualité de l’acier de la cuve du futur réacteur de la centrale EPR de Flamanville. En Belgique, la découverte de fissures dans la cuve du réacteur de Doel3, de même fabrication, a conduit à l’arrêt quasi définitif de cette centrale en 2016. Et malgré cela, AREVA a installé la cuve de l’EPR à Flamanville. Elle est maintenant noyée dans le béton et son remplacement reviendrait à reprendre la construction de la centrale à zéro. C’est maintenant le couvercle de la centrale qui est en question, pour les mêmes raisons.
L’ASN a fait un projet d’avis (« On laisse la cuve, sous réserve de contrôles périodiques, mais le couvercle, dont la fabrication demande 7 ans, devra être changé dans 7 ans ») qui est soumis à contributions. Son avis définitif sera rendu courant septembre. Pour lire le dossier de l’ASN, cliquer ici.La restructuration de AREVA : Selon un article de Ouest-France du 17 août, AREVA est maintenant restructuré. Après un apport de l’Etat (recapitalisation) de 4,5 milliards €, la fabrication des centrales a été revendue à EDF, l’activité combustible a été filialisée. Il ne reste donc que l’usine Creusot Forge et à répondre à la plainte de la Finlande pour l’échec de la construction de l’EPR d’Olkiluoto, pour laquelle elle a provisionné 5 milliards €…
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