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Les chiffres de Pôle Emploi en novembre 2020
23 décembre 2020, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #EmploiLes chiffres de Pôle Emploi en novembre 2020
Le nombre de chômeurs de catégorie A (qui cherchent un travail à temps plein et n’ont pas travaillé au cours du mois) est reparti à la hausse (+36 600 depuis octobre). Par contre le nombre de chômeurs de catégories B ou C, (ayant accepté un ‘petit boulot’) est en baisse (de 30 000). Le total des deux (5,72 millions) est en légère hausse de 6 600.
De plus, d’autres indicateurs ne sont pas très bons : augmentation du nombre de chômeurs de longue durée (qui représentent 49,4 % de l’ensemble de chômeurs, pour 49,1 % en octobre), baisse des offres recueillies par Pôle Emploi de 17 000 par rapport à octobre 2020, …
Comment mesurer la situation par rapport à l’avant crise (février 2020) ?Evolution par rapport à l’avant crise (février 2020) :
Depuis février, le nombre de chômeurs de cat. A a augmenté de 352 000, tandis que les cat B et C a baissé de 20 000.
Au total le nombre de chômeurs de cat. A, B et C a augmenté de 332 000 (près de 6%). Voir graphe ci contre.
En même temps, le nombre de chômeurs de longue durée est passé de 47,1 % à 49,4 % et les offres d’emploi recueillies par Pôle Emploi a diminué de 71 000 (-30%).Derrière ces mouvement entre catégories du chômage, l’INSEE (fin septembre) nous apporte des éléments de compréhension des phénomènes sociaux en cours. Depuis le début 2020, les emplois en CDI ont peu baissé (-0,1 % de la population). Par contre les emplois en CDI et intérim se sont effondrés de 0,8 % de la population, sans que les contrats encore plus précaires (auto-entrepreneurs, emplois ‘uberisés’, …) n’augmentent beaucoup. La crise a donc eu pour conséquence d’augmenter la précarisation de l’emploi.
De plus, l’INSEE note que le taux d’activité (en emploi+au chômage) a baissé. Autrement dit, une partie des personnes au chômage a abandonné la partie et ne se déclare même plus comme demandeur d’emploi…
Et la mutation économique n’est sans doute pas terminée, puisque le gouvernement a multiplié, depuis 2017, les dispositifs facilitant les restructurations des entreprises accompagnées de réductions d’effectifs et autres dégraissages. Voir à sur ce sujet mon article du 4 décembre « Le virus et les plans sociaux dans les entreprises » en cliquant ici.Il sera intéressant d’examiner les chiffres de l’emploi de l’INSEE au quatrième trimestre 2020, car la crise sanitaire n’est toujours pas terminée...
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Brèves de Conseil municipal du 15 déc. 2020
19 décembre 2020, par Patrick Cotrel - #Sainte-Luce - #Séances du Conseil MunicipalCe Conseil a été particulièrement long : Nous avons eu à examiner plus de 40 délibérations, souvent techniques , mais dont le passage en conseil municipal est obligatoire.
Il a duré plus de 4 heures...L’ambiance :
L’ambiance de cette séance a été assez pénible. Par sa durée, bien entendu, mais aussi par la teneur de la plus grande partie des interventions de l’opposition, qui cherchait des détails pour intervenir longuement.
L’opposition a même été jusqu’à intervenir pour critiquer … le trop grand nombre de majuscules contenues dans une délibération !
(...)
Quant aux débats de fond, ils ont été très peu nombreux nombreux et assez brefs.Les débats politiques :
La gratuité des restaurants scolaires pour les familles ayant les plus faibles revenus (les trois tranches les plus basses de quotient familial, soit moins de 581€ par mois et par personne de la famille), qui a été appliquée pour les 3 derniers mois de 2020, est prolongée provisoirement jusqu’en fin février 2021, étant donnée la prolongation de la crise sanitaire.
L’opposition se déclare, comme en septembre dernier, opposée à cette mesure : pour elle, la justice consiste à donner à tous les mêmes avantages. Et si des familles sont en particulière difficulté, elles doivent se signaler au CCAS pour obtenir une aide individuelle. De plus elle est opposée à donner ce même avantage aux enfants non lucéens.
Pourtant, cette gratuité n’a coûté que 600€, pour un total de 12 820€ pour les 3 derniers mois de 2020, sachant que les familles ont obtenu une autorisation de dérogation à la carte scolaire par l’autorité académique.
Par ailleurs l’opposition semble ignorer les conséquences réelle de cette crise sanitaire. Les chiffres de l’INSEE montrent que depuis le début de la crise, 700 000 personnes ne sont plus ni en emploi, ni inscrits comme demandeurs d’emploi. Ce sont ceux qui « tenaient » avec des petits boulots précaires et qui ont complètement décroché du travail à cause de cette crise sanitaire. Il va sans dire que cela entraîne une aggravation de la pauvreté. Et comme l’indiquait un bénévole nantais des Restau. du coeur, « On n’imagine pas à quel point la restauration scolaire c’est important pour les familles qui ont peu d’argent ».
Les frais de missions des élus :
La délibération soumise au vote précise les règles de prise en charge des frais de missions des élu.e.s préalablement définies par un ordre de mission. Ces règles sont identiques à celle appliquées pour les agents territoriaux. Elle prévoit en outre une somme de 100€ pour l’année pour les frais de représentation du maire, sous réserve de rendre compte chaque année de l’utilisation de cette somme.
Mr Bourgeolet dénonce des « avantages en nature » qui renforcent la méfiance des citoyens et l’abstention. Pour lui, l’indemnité donnée aux élus doit couvrir tous leurs frais. « Vous tirez un peu trop sur la corde ».
Pour Loïc leropux, au contraire, l’indemnité doit couvrir les pertes de salaire des élu.e.s et les frais de déplacements et représentation doivent être rembo=rsés, comme pour n’importe quel emploi.
Pour ma part, j’ai fait la déclaration suivante : « Concernant cette question des frais de mission et des indemnités des élu.e.s, il me semble nécessaire de poser clairement la question et de nous démarquer des propos démagogiques habituels, laissant entendre que les élu.e.s cherchent toujours à « s ‘en mettre plein les poches ».
Pour ma part, et c’est la première fois que j’évoque cette question, j’ai refusé de toucher une indemnité d’élu : je touche mes retraites normalement et cela me permet de vivre correctement. Je ne vois pas pourquoi je percevrait une indemnité d’élu, en plus.
Mais ce n’est pas le cas de la majorité des élu.e.s, qui ont une activité professionnelle.
Or, il est très important que n’importe quel citoyen.ne, quelque soit sa situation professionnelle ou financière, puisse avoir accès à un poste d’élu. C’est essentiel dans notre démocratie que la responsabilité d’élu ne soit pas réservée à ceux qui en ont les moyens financiers.
En conséquence, il est très important que les indemnités de fonction et le remboursement des frais de représentation permettent à tous de pouvoir accéder à une responsabilité d’élu, à condition que cela se fasse dans la transparence et sous le contrôle de l’assemblée concernée. C’est ce qui est proposé ici. »Décisions sur les dispositifs nouveaux :
Démocratie participative : Comme indiqué par le Maire au début de cette réunion, la nouvelle équipe municipale souhaite permettre aux habitants de participer davantage à la vie de la commune et aux décisions municipales. Des Comités Consultatifs vont être créés (Education-jeunesse, mobilités, bords de Loire, associations, Antennes de téléphonie mobile, groupe de travail sur la création des Conseils de quartiers, comité consultatif personnes âgées et personnes handicapées, commission consultative des services publics locaux). En règle générale, ces comités comprendront deux élus de la majorité et un de l’opposition, des représentants d’associations et des citoyens volontaires (avec tirage au sort si les candidatures sont en surnombre). Les citoyens intéressés seront invités à se faire connaître entre le 11 et le 30 janvier 2021.
Fonctionnement de la municipalité :
Le nouveau règlement intérieur du Conseil municipal est le fruit d’un travail commun entre les groupes de la majorité et de l’opposition. Il comporte des avancées démocratiques. Par exemple :L’obligation de communication sur les activités de la Métropole,
Des précisions et compléments sur les droits des groupes minoritaires, notamment sur les conditions de mise à disposition des conclusions finales des études dont le financement a été approuvé par le conseil municipal.
La possibilité pour chaque groupe de déposer deux vœux par réunion du conseil.
Ce règlement a été adopté à l’unanimité.
Mouvements du personnel : Le Directeur général des Services va quitter la commune pour prendre la direction d’une cuisine centrale intercommunale au Sud de l’agglomération. Une procédure de recrutement est lancée. Une Chargée de Mission économie-emploi vient d’être recrutée pour une durée de 10 mois, dans le cadre d’un emploi aidé (Parcours Emploi Compétence).
Contrats d’assurance : La commission d’appel d’offres vient d’attribuer les 5 lots de contrats d’assurance. La commune va réaliser une économie de 128 607 €.
Coopérations :
La commune va renouveler la convention de coopération avec Ecopole (réseau d’associations, entreprises et partenaires institutionnels agissant dans les domaines de l’environnement et du développement durable) et signer une nouvelle convention avec l’association REEVE (aide à la communication et la mobilisation autour d’évènement contribuant à la lutte contre les dérèglements climatiques).
Renouvellement de la convention avec la CAF. Cela va se traduire par des subventions régulières de la CAF pour les activités petite enfance, activités péri-scolaires, soutien aux parents de la municipalité. La CAF va également apporter des contributions exceptionnelles à des investissements municipaux.
Aménagement de la ville :
L’achèvement de la ZAC des Indulgences va être complété par l’aménagement des accès aux nouvelles constructions et à la place shuman. La rue des Indulgences va maintenant débuter à la place Jean Drouet et remonter vers le Nord et les intersections avec les rues Jean-Dedron et des Erables. Elle va être mise en double sens et permettra aux parents venus accompagner leurs enfants au groupe scolaire de repartir verts le Sud. Mais tout ce secteur va être déclaré « Zone de rencontre », avec une vitesse très limitée et une priorité donnée (dans l’ordre) aux piétons et aux vélos. Cette expérimentation (facilement réversible) d’une « Zone de rencontre » va être intéressante à suivre.Vœu présenté par la majorité :
Ce vœu explique : « Le conseil municipal de Sainte-Luce-sur-Loire émet le voeu que le gouvernement reconnaisse les personnels de soin à domicile comme des acteurs principaux de la santé et leur accorde la même revalorisation, de 183€ net mensuel, allouée aux professionnels de santé dans le cadre de l’accord du Ségur de la Santé. »
L’opposition explique qu’elle s’abstiendra, car ce vœu n’est pas d’intérêt local.
Pas de chance, explique Jean Le Govic, car c’est le Président du SIAD (soins à domicile) qui a écrit dans ce sens au Président de la République et qui a demandé à la municipalité de l’appuyer... -
Une période sensible pour le gouvernement
18 décembre 2020, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Energies - Climat - #Développement DurableDe plus en plus les engagements et les discours du président Macron en matière de lutte contre les dérèglements climatiques se révèlent, à l’épreuve des résultats, contradictoires avec l’action réelle du pouvoir.
Les engagements de la France de la COP 21 :
Le cinquième anniversaire de la signature des accords de Paris est l’occasion de faire un bilan sur les engagements pris par les différents Etats. Et là, le constat est terrible : très peu de pays ont tenu leurs engagements de diminution des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES). Et la France, qui se targue d’avoir mené les négociations il y a 5 ans, figure parmi les pays les plus en retard ! Les mesures affichées par le gouvernement depuis 3 ans ne sont absolument pas à la hauteur des enjeux : dans les faits, la priorité est toujours donnée aux intérêts financiers au bout du compte.
Avant même que le Conseil d’Etat ne se prononce sur la plainte des organisations écologistes regroupées dans la mobilisation « L’Affaire du siècle » (qui a recueilli plus de 2 millions de signatures), la démonstration de l’engagement insuffisant du gouvernement français en faveur du climat est faite.Le contre-feux de l’Europe :
Pour masquer ce résultat bien peu glorieux, le président Macron a multiplié ses actions diplomatique, particulièrement au niveau européen. Il a contribué, et c’est positif, à l’engagement de l’Union Européenne à réduire ses émissions de GES d’au moins 55 % en 2030, pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
C’est intéressant, mais à condition que cet engagement soit tenu avec sérieux.Le Conseil Citoyen pour le Climat :
Car en matière d’engagements, ce qui se passe à la suite du travail de ce Conseil Citoyen met en évidence le double discours du président Macron et du pouvoir. Les 150 mesures proposées devaient être, « sans filtre », soit appliquées par décrets, soit faire l’objet de propositions de loi, soit faire l’objet d’un référendum.
Or on constate que des propositions en nombre de plus en plus grand sont simplement écartées, que d’autres sont mises en œuvre, mais complètement édulcorées et détournées (ex : le malus pour les automobiles fondé sur le poids qui ne concerne plus que les grosses voitures étrangères), et que pour certaines, le gouvernement fait exactement l’inverse, comme pour la demande de débat public préalable à l’attribution des fréquences aux opérateurs, sèchement assimilée à un « retour à la lampe à pétrole » par Emmanuel Macron !
Finalement le président se retrouve pris en défaut par rapport à ses promesse initiales et une bonne partie des membres de ce Conseil citoyen restent très mobilisés et actifs dans les médias.
Rappel : tout cela est tombé en même temps que le résultat de l’enquête parlementaire du sénat qui a mis en cause la gestion de la crise du COVID par le gouvernement au premier trimestre de l’année (imprévoyance sur les masques, mauvaise gestion des commandes, contre-vérités pour masquer ces manques, …).La 5G et le Haut Conseil pour le Climat :
Enfin, le Haut Conseil pour le Climat (instance créée par Emmanuel Macron) est revenu sur la question du déploiement de la 5G. (cf. L’article du Monde du 20/12/2020)
Il affirme que l’impact de la 5G sur l’environnement sera important : suivant les scénarios, les émissions actuelles de 15 millions de tonnes de CO2 liés au numérique seront d’ici 2030 augmentés de 2,7 à 6,7 millions de t. Pour 75 %, cette augmentation représente la prise en compte de la fabrication à l’étranger de l’ensemble des smartphones qu’il faudra changer. De plus, la consommation électrique va augmenter de 5 à 13 % selon les scénarios.
Le Haut Conseil pour le climat regrette qu’un débat public et une évaluation environnementale sur ces questions n’aient pas eu lieu avant l’attribution des fréquences aux opérateurs de téléphonie. Il recommande qu’ils aient lieu avant l’attribution de nouvelles fréquences.
Parallèlement, deux associations environnementales (Priartem et Agir Pour l’Environnement) ont saisi le Conseil d’État sur cette question. Pour le moment, le rapporteur public a donné raison aux associations dans son réquisitoire. Le Conseil d’État doit rendre sa décision dans deux semaines. S’il suit la position du rapporteur, cela pourrait donner « un sérieux coup de frein au déploiement de la 5G en France, mais aussi à l’étranger », selon l’avocat des associations.Le coup de bluff du référendum :
Le 14 décembre dernier,devant les nombreuses critiques des membres de la Convention Citoyenne pour le Climat, Emmanuel Macron a annoncé qu’il souhaite organiser un référendum pour intégrer à l’article 1 de la constitution que « La République garantit la préservation de la biodiversité, de l’environnement et lutte contre le dérèglement climatique. ».
Sur le fond, la présence dès l’article 1 de la constitution, d’un tel engagement peut faciliter les démarches juridiques permettant d’obliger l’État à prendre des mesures effectives pour le climat et la biodiversité. Mais en même temps, certains disent qu’il ne s’agit pas d’un progrès énorme, puisque la charte pour l’environnement est déjà annexée à la constitution.
D’un point de vue plus politique, on peut penser qu’il s’agit d’une manœuvre permettant au président Macron de détourner l’attention par rapport à la grande insuffisance de sa politique pour la transition énergétique et environnementale, au profit d’un débat juridique de principe : grand avantage pour lui, cela peut durer plusieurs mois, puisqu’un projet de référendum doit d’abord être approuvé par chacune des chambres dans des termes identiques.
Or, il est peu probable que la droite majoritaire au Sénat laisse faire un tel référendum à moins d’un an de la présidentielle … à moins que ce référendum se transforme en plébiscite pour ou contre Macron.
Bref, tout ce qui faut pour brouiller les cartes et accentuer un peu plus le divorce entre les citoyens et la politique... -
Le virus et les plans sociaux dans les entreprises
4 décembre 2020, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #EmploiDans un dossier intitulé « Plans sociaux : le COVID a-t-il bon dos ? », le mensuel ‘Alternatives économiques’ de décembre 2020 aborde la question des suppressions d’emplois qui sont en préparation.
Neuf cas d’entreprises connues sont ainsi passés en revue. Mais ce dossier pose aussi la question du rôle de l’État et des réglementations qu’il met en place dans ce domaine.
Pourtant le gouvernement a vanté les mesures d’exception qu’il a mise en place pour préserver l‘emploi. Et c’est vrai que la grande majorité des emplois en CDI ont été sauvegardés, même si les bénéficiaires des minima sociaux n’ont pas eu grand-chose (avec en sous titre une volonté de ne pas donner de mauvaises habitudes aux fainéants…).
Un exemple récent pour l’accompagnement du re-confinement : la mise en place d’une aide pouvant aller jusqu’à 20 000€ (dans la limite de la baisse réelle du chiffre d’affaire) pour les restaurateurs et une compensation de 900€ pour chacun des 4 mois à venir pour les salariés qui faisaient la saison d’hiver l’an dernier. Cela laisse entendre qu’il faut au moins 900€ pour survivre. Mais les bénéficiaires des minimas sociaux, eux (dont ceux qui touchent un RSA de 500€ par mois), n’auront droit qu’à une prime unique de 150€…
Or, les statistiques de l’Insee montrent que ce sont ces populations qui sont les plus durement touchés d’un point de vue économique. Et ils sont plusieurs centaines de milliers à perdre pied et à ne même plus être comptabilisés comme demandeurs d’emploi : ils sont devenus « inactifs » (inutiles ?).
Donc, notre gouvernement donne l’image de vouloir protéger l’emploi en protégeant les entreprises (surtout), mais aussi les salariés stables.
Est-ce si vrai ?
Il existait deux dispositifs avant 2017 pour diminuer les effectif (sans parler des ruptures conventionnelles) :le Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE, mal nommé) : une entreprise d’au moins 50 salariés pour supprimer plus de 10 postes. Les représentants du personnel doivent être consultés et le Plan doit comporter des mesures d’accompagnement, de reclassement, de formation …
Le Plan de Départs Volontaires (PDV) est plus souple, puisqu’il propose des indemnités supérieures à celles d’un licenciement pour les volontaires. Ce PDV peut s’insérer dans un PSE.
Cette palette de dispositifs a été enrichie par deux autres crées par les ordonnances Macron en 2017 :La Rupture Conventionnelle Collective : l’entreprise n’a pas à justifier de difficultés économiques, ni à ouvrir un PSE. Il faut l’accord des syndicats majoritaires. L’entreprise n’a aucune obligation de reclassement ou d’accompagnement des salariés partants.
L’Accord de Performance Collective (APC) : il remplace les anciens accords de compétitivité. Il doit être signé par les syndicats majoritaires. Il permet, sans justification économique, de modifier la rémunération, le temps de travail ou de jouer sur la mobilité. Le salarié qui en refuse les conditions est licencié de facto.
Mais, comme cette panoplie ne lui semblait pas assez souple, le gouvernement a créé en juin 2020 l’accord d’Activité Partielle de Longue Durée (APLD) : avec cet accord, l’État compense les heures chômées par les salariés (c’est la règle pour toutes les entreprise pendant le confinement) au-delà du confinement, mais avec l’accord des syndicats majoritaires la d’entreprise peut signer un PSE, un APC ou une RCC. Autrement dit, l’entreprise qui souhaite ‘restructurer’ son activité et supprimer des emplois, peut le faire sans rien débourser, aux frais de l’État, tranquillement…
On comprend mieux pourquoi le gouvernement craint une période économique plus dure : par ses assouplissements inédits, il donne l’occasion aux entreprises de faire des ‘restructurations’ et autres ‘dégraissages’ sur le compte du virus et aux frais de la collectivité…L’occasion faisant le larron, on sera moins surpris d’apprendre, par exemple, que SANOFI (qui peut difficilement invoquer le manque de perspectives dans le médicament), qui a déjà supprimé 1000 postes en mars 2019, 466 en juin et décembre 2019, annonce 1700 suppressions en Europe, dont 21000 en France… pour parvenir à atteindre un taux de mage opérationnelle de 32 % en 2025.
Rossignol veut délocaliser une usine en Espagne ; Auchan veut supprimer 1475 postes.
Bénéteau, qui emploie 8 300 personnes, dont 4000 en France, avait début 2020 600millions€ de fonds propres + 400 millions€ de crédits non tirés. Bénéteau a annoncé vouloir fermer ou ‘mettre en sommeil ou céder’ 5 sites de production dont 3 en France, dont Luçon (20 personnes), Challans (300 personnes) et Noirmoutier (100 personnes), sans compter la plus grande partie des 650 intérimaires déjà remerciés ; tout cela pour changer de stratégie mondiale en signant un PSE et un accord APLD en 2021…
Franck&Pignard, entreprise de décolletage de Haute-Savoie, qui comprenait 1200 salariés au début des années 2000, a sombré après son rachat par un Fonds de pension américain. Après dépôt de bilan, l’entreprise vient d’être reprise par son ancien patron, puisque cet « assouplissement » vient d’être autorisé par le gouvernement. Mais avec 237 salariés en moins à payer. Il n’en reste que 130 !
Mécachrome annonce 306 départs sur 950 salariés. Cette entreprise du Val de Loire possède une usine à Sainte-Luce.
Airbus annonce la suppression de 1500 postes en France ; et son intention est d’aller vers la suppression de 5000 popstes en france, dont 3600 à Toulouse...
A suivre... -
Les chiffres de Pôle Emploi en octobre 2020
3 décembre 2020, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #EmploiLes épisodes précédents :
En mars et avril, les contrats précaires (cat. B et C) n’avaient pas été renouvelés, ce qui a entraîné la réinscription des personnes concernées en cat. A (aucun travail effectué dans le mois). d’où ce pic des cat A en avril à hauteur de 4,3 millions de chômeurs (3,2 millions en février). Depuis, les embauches ont repris, mais avant tout en contrats précaires (d’où cette ré-augmentation des cat. B et C). Logiquement, la cat. A a diminué. Mais le total des deux (cat. A, B et C) semble aujourd’hui stabilisé, avec une légère baisse depuis juillet. (voir l’article sur les chiffres du chômage de Pôle Emploi en septembre. Pour le lire, cliquer ici).
L’analyse des chiffres publiés par l’Insee sur la situation de l’emploi fin septembre fait apparaître que depuis fin 2019, le nombre de personnes en emploi (avec tous types de contrats) a diminué de 0,8 % de la population active (soit plus de 500 000 personnes).
Les chiffres de Pôle Emploi en octobre 2020
Le nombre de chômeurs de catégorie A (qui cherchent un travail à temps plein et n’ont pas travaillé au cours du mois) est en diminution (-46 000 depuis septembre). Par contre le nombre de chômeurs de catégories B ou C, ayant accepté un ‘petit boulot’, est en hausse. Mais le total des deux (5,7 millions) est en légère baisse. Mais pas assez pour revenir à la situation d’avant pandémie (5,47 millions en octobre 2019).
Cette petite baisse est-elle une bonne nouvelle ? Cela n’est pas certain, car d’autres indicateurs ne sont pas très bons : augmentation du nombre dechômeurs de longue durée (qui représentent 49,1 % de l’ensemble de chômeurs, pour 48,5 % le mois dernier et 47,5 % il y a un an), baisse des offres recueillies par Pôle Emploi (207 000 en octobre pour 217 000 en octobre 2019), accélération des ruptures conventionnelles par rapport à 2019, baisse du nombre d’intérimaires, …
Comment donc comprendre ces différents chiffres ?
Ce sont les chiffres de l’Insee sur les personnes en emploi qui peuvent nous aider.Scénario probable :
Depuis déc.2019, 0,8 % de la population totale (soit plus de 500 000) a perdu son emploi. Protégés par le dispositif du chômage partiel, les emplois en CDI ont été à peu près préservés. Par contre, ce sont les emplois précaires (CDD, Intérim) qui ont fait les frais de la situation : -0,8 %, soit plus de 500 000 personnes qui ont perdu leur emploi.
Ils se sont donc retrouvés au chômage, principalement en cat B ou C. Mais le nombre d’inscrits à PE en cat . B et C n’a augmenté que de 16 000 depuis octobre 2019.Cela veut dire que plusieurs centaines de milliers de chômeurs, déjà précaires (et inscrits en cat.B ou C, principalement), ont perdu pied et ne sont même plus inscrits à Pôle Emploi. C’est le seul scénario qui permet d’expliquer toutes ces données chiffrées, en particulier la diminution de 500 000 du nombre de personnes en emploi, selon l’Insee.
En Pays de la Loire :
Même constat qu’au national : Le nombre de chômeurs de cat. A, B et C tend à baisser, mais sans revenir à la situation d’avant crise sanitaire : 124 400 en octobre contre 126 000 en septembre, mais avec 118 000 en octobre 2019.
Du côté des offres d’emploi, constat identique : 14 700 en octobre, contre 16 300 en septembre et 19 000 en octobre 2019.
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