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Conclusions du « Grand débat », selon Macron
5 mai 2019, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Européenne 2019 - #Développement DurableEnvironnement, climat :
Ce thème était complètement absent du discours initialement prévu (selon les fuites) et reporté en raison de l’incendie de ND de Paris.
Cette fois-ci, le Président a quand même évoqué cette question, très présente lors des débats et qui donne lieu à des mobilisations importantes (pétition « l’affaire du siècle’, manifestations des jeunes pour le climat, …).
Mais les objectifs de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPI) n’ont pas changé, alors qu’ils sont notoirement insuffisants pour respecter les engagements pris par la France lors de la COP 21 (par exemple, nos dégagements de gaz à effet de serre continuent d’augmenter). La plus grosse insuffisance de cette PPI, c’est l’absence d’objectifs et de moyens financiers pour l’isolation des logements (la meilleure énergie, c’est celle qu’on ne consomme pas !). C’est l’un des principaux points qui a motivé le départ de Nicolas Hulot.
Une autre insuffisance concerne les éoliennes offshores et les énergies marines renouvelables, pour lesquelles notre retard devient angoissant pour les entreprises prêtes à produire, mais qui restent désespérément l’arme aux pieds, faute de volonté et d’argent pour débloquer la production. Pour mémoire, la capacité totale de l’Europe en éolien offshore est de 18 499 MégaWatt … dont 2 pour la France !!!
Le président a mis en avant la création prochaine d’un ‘jury citoyen’ pour réfléchir à la transition écologique et faire des propositions dans 6 mois (au moins). Mais ce ne sont pourtant pas les propositions qui manquent : de nombreuses associations et groupes de spécialistes en ont produit depuis longtemps, y compris en regard des engagements de la France. Ce ne sont pas les propositions qui manquent, mais la fixation d’objectifs politiques et l’allocation des moyens financiers correspondants. L’intervention de François de Rugy dans Ouest-France du 2 mai n’apporte aucun élément nouveau sur ce sujet.
Se contenter de mettre en place de nouvelles structures de débat revient en fait à gagner du temps, c’est-à-dire à perdre un temps précieux face au danger du réchauffement de plus en plus pressant, comme l’indique le GIEC !
La justice fiscale :
La grande revendication entendue tout au long du grand débat, c’est la demande de justice fiscale ; c’est à dire plus d’impôts pour les plus riches et les grandes entreprises, et une. Transition écologique socialement plus équitable.
Mais le président Macron traduit cela comme une demande de baisse générale des impôts directs ; qui doit engendrer mécaniquement quelques ressources supplémentaires (repousser dans les faits l’âge de la retraite, suppression de quelques niches fiscales des entreprises, sans préciser lesquelles) et des baisses dans les dépenses de l’Etat, qui se traduiront inévitablement par un engagement trop faible dans la transition écologique et moins de services publics.
Pourtant, une série de propositions avaient émergée, mais :Baisser les énormes avantages accordés aux entreprises (Cice, Crédit impôt-recherche, ..) qui créent très peu d’emplois -> c’est non ;
rétablir l’ISF -> c’est non ;
créer une tranche supplémentaire pour les hauts revenus -> c’est oublié ;
baisser les impôts indirects qui frappent indistinctement tous les citoyens (TVA, …) -> c’est oublié.
En réalité, si on voulait introduire plus de justice fiscale, il faudrait baisser les impôts les plus injustes (comme la TVA et les impôts indirects), mais surtout pas baisser les impôts directs qui sont beaucoup plus progressifs et plus justes.
En réalité, l’objectif de l’exécutif pour faire baisser le mécontentement exprimé par le mouvement des Gilets jaunes, c’est de baisser l’impôt direct pour les classes moyennes les plus modestes, en bricolant les tranches d’imposition les plus basses, et de baisser l’impôt sur les sociétés !
Les autres sujets abordés :La démocratie : refus de reconnaître le vote blanc et le vote obligatoire, refus de reconnaître le RIC (référendum d’initiative citoyenne), mais abaissement à 1 million le nombre de signatures pour déclencher un référendum d’initiative partagée (pourquoi pas)… Les propositions du Président se résument à introduire la proportionnelle pour 20% des députés, dont le nombre sera réduit de 20 à 30%, et remplacer le Conseil économique, social et environnemental (CESE) par des jurys citoyens. Le problème, c’est que des instances qui émettent des avis intéressants existent déjà (comme le CESE ou le Conseil national de la transition écologique, …), mais qui ne sont jamais pris en compte par l’exécutif !
La réforme de l’Etat :
- La décentralisation : Depuis le début de son mandat, le président a re-centralisé de nombreux domaines. Et on a l’impression qu’il souhaite surtout déconcentrer les services de l’Etat pour une plus grande présence dans les territoires…
- Création d’un lieu (France services) polyvalent dans chaque canton. Mais la récente réforme des cantons a fortement augmenté leur superficie, ce qui fait qu’en zone peu peuplée, un seul lieu par canton ne peut être proche de tous.
- Suppression de l’ENA : Si on fait le diagnostic que la haute fonction publique est entremêlée avec la caste des hauts dirigeants du privé (par le pantouflage, comme l’a fait Emmanuel Macron) et ne servent plus vraiment les intérêts de tous les citoyennes et citoyens, en quoi la seule suppression de l’ENA va solutionner cette grave question ?
- Les retraites : Alors que le système est durablement équilibré, pourquoi vouloir obtenir dans les faits un recul de l’âge effectif de départ en retraite ? Alors qu’on sait que cela va avoir pour conséquence d’augmenter le nombre de chômeurs âgés, puisque les entreprises les considèrent comme trop chers et pas assez performants.
On s’y attendait…
L’exécutif et sa majorité, Président en tête, a mené le Grand débat comme une campagne électorale. Dans ces conditions, le Président estime que la crise des Gilets jaunes n’est pas une remise en cause de ses grandes orientations politiques, mais traduit une demande d’aller plus vite pour mener ses réformes dans le même sens, avec les mêmes objectifs, moyennant quelques inflexions.
On s’y attendait…Il y a 0 message(s) de forum -
Rencontre publique avec les écologistes
2 mai 2019, par Patrick Cotrel - #Européenne 2019 - #Développement DurableVenez débattre avec Karima Delli, Julie Laernoes, Julien Durand et Aurélien Boulé et n’attendons plus pour construire l’Europe ensemble !
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Réponses aux « anti-éoliens »
26 avril 2019, par Patrick CotrelSylvain Houpert, architecte, docteur en Sciences de l’ingénieur, propose un petit argumentaire de terrain publié par Sortir du nucléaire (printemps 2019). Voici quelques exemples.
Sur les paysages…
Les 100 000 km de lignes électriques HT (haute tension) et THT (très haute tension) que l’on vit partout ont déjà modifié nos territoires. Mais nous devrions avoir peur des quelques 1500 parcs éoliens français répartis sur une centaine de départements !?
75% des riverains de parcs éoliens se déclarent « pas ou peu dérangés par ceux-ci » et 77% des citoyens français indiquent avoir une image positive de l’éolien (ifop 2016)Protection du climat …
Un GigaWatt éolien installé permet d’éviter le rejet dans l’atmosphère d’environ 10 000 tonnes de CO2 chaque année, par rapport à un GigaWatt nucléaire, à cause des émissions des extractions-transports du combustible nucléaire (qu’on va chercher en Afrique), puis des émissions des transports de déchets nucléaires (ne pas oublier que La Hague est un centre mondial de « retraitement » des déchets…), etc…KWh compétitif… CSPE faible…
Le kWh éolien terrestre est maintenant passé sous la barre des 0,7 €. C’est beaucoup moins cher que le nucléaire de type EPR qui est très largement aidé par vous, généreux contribuables français puisqu’EDF est financée par votre portefeuille !
Pour l’éolien, c’est du côté de la taxe CSPE de vos factures d’électricité qu’il faut regarder : un ménage français moyen n’a qu’environ 8 €/an à payer pour cette énergie propre.L’énergie éolienne est prévisible
La consommation électrique française fluctue tous les jours, mais le nucléaire ne s’adapte pas à cette fluctuation de la demande ... Alors, il faudrait critiquer la variabilité de l’énergie éolienne alors même qu’elle est prévisible 72 heures à l’avance ! Il n’y a pas une nuit où l’éolien est à zéro ... alors que toutes les nuits le solaire est à l’arrêt et tout le monde le sait à l’avance ... Il n’y a pas d’automne, d’hiver et de printemps sans vent. Et lorsqu’il y a un anticyclone en été, c’est le solaire qui tourne à plein régime ! ln fine, c’est bien la complémentarité des renouvelables de stock (biomasse + certains barrages) et des renouvelables de flux (éolien + solaire + hydraulique au fiI de l’eau + géothermie profonde) qui permettront à la France d’atteindre l’indépendance électrique.Pour télécharger l’ensemble du document, cliquer ici.
titre documents joints :- info document (PDF - 2.8 Mo)
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Appel à la désobéissance civile contre les grands pollueurs
23 avril 2019, par Patrick CotrelCe vendredi 19 avril, dans le cadre des marches des jeunes pour le climat, une manifestation a eu lieu à Paris – La Défense, à l’appel de Greenpeace, Les Amis de la Terre et ANV-COP21 (Action non violente).
"Douze heures durant, vendredi 19 avril, 2000 militants de la cause climatique ont bloqué, à la Défense (Hauts-de-Seine), les accès des sites de trois grandes entreprises – Total, EDF et Société générale – accusées de polluer la planète et de contribuer au réchauffement climatique, ainsi que l’entrée de la tour du ministère de la transition écologique et solidaire."(Le Monde).
De 9h à 21h, les manifestants ont "bloqué la République des pollueurs, explique la porte-parole d’ANV-COP21 Pauline Boyer. Nous avons pu échanger avec de nombreuses personnes présentes à la Défense, ou bloquées devant leur entreprise. Nous avons aussi placardé de nombreuses photos de Macron “président des pollueurs” sur le parvis.". Ils ont utilisé les techniques de la non-violence chères aux trois organisations, connues pour leurs actions spectaculaires.
Des formes d’actions plus radicales :
D’une certaine façon, ce nouveau type d’actions de désobéissance civile non violente est le double produit d’une mobilisation grandissante pour le climat, particulièrement dans la jeunesse, et des actions de gilets jaunes : comment se fait-il que les marches pour le climat, qui ont mobilisé bien plus de monde que chaque samedi des Gilets jaunes, aient eu si peu d’écho dans les médias ? N’est-ce pas parce que les dégâts occasionnés par des minorités violentes (facilités par la non organisation de ces manifestations par les Gilets jaune) ont attirées caméras et appareils photos ?
D’où l’idée grandissante de la nécessité d’utiliser des formes d’actions plus spectaculaires (mais toujours non violentes) que les traditionnels défilés, afin d’attirer l’œil des caméras.et de donner un écho dans la presse à la hauteur de la prise de conscience de plus en plus forte de l’urgence climatique.
C’est dans cette logique qu’on peut classer les actions « Sortons Macron », qui consistent, à décrocher à visages découverts, les portraits du Président Macron dans les mairies (par exemple à Ancenis).
Et ce n’est pas la répression disproportionnée qui s’abat sur des militants (6 heures de garde à vue pour ce ‘décrochage’, intimidations sur les journalistes témoins, …) qui va freiner les ardeurs…(voir à ce sujet l’article dans Télérama du 20 au 26 avril). -
Nourrir l’Europe sans pesticides ?
21 avril 2019, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Développement DurableTelle est la question posée par Mathilde Gérard dans Le Monde du 20 avril, à partir d’une étude de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri, think tank rattaché à l’Institut d’études politiques de Paris).
Serait-il possible de nourrir la population européenne avec une agriculture débarrassée des intrants chimiques moins émettrice en gaz à effet de serre et préservant la biodiversité et qui pourrait satisfaire plusieurs exigences parfois perçues comme contradictoires : améliorer la qualité de l’alimentation des Européens, diminuer l’impact climatique de l’agriculture et protéger l’environnement ? Cela impliquerait de renoncer aux fertilisants de synthèse et aux pesticides, une désintensification de l’élevage, une augmentation de la surface des prairies permanentes et la replantation de haies, arbres, mares et habitats pierreux.
"Ces paramètres induiraient une baisse des rendements agricoles de l’ordre de 10 % à 50 % selon les cultures, et in fine une baisse de la production de 35 %. Mais si en parallèle les pratiques de consommation évoluaient, ce scénario pourrait permettre de nourrir les 530 millions d’individus que comptera l’Union européenne’ en 2050. assurent les auteurs de l’étude. Pour cela. il faudrait que les Européens mangent plus de végétaux (céréales. légumineuses. fruits et légumes) et moins de produits carnés, comme le préconisent le Programme national nutrition santé pour la France ou l’Organisation mondiale de la santé. Dans ce scénario, une part de la production - Ies céréales. les produits laitiers et le vin notamment — peut encore être exportée.
Proscrire les élevages intensifs
Tandis que l’élevage est montré du doigt comme l’un des principaux contributeurs d’émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole. les chercheurs de l’Iddri considèrent que les ruminants ont un rôle à jouer. à condition de proscrire les élevages intensifs et les fermes-usines. et de diminuer les volumes de production. « On a besoin de bovins pour nos prairies », argumente Pierre-Marie Aubert, coauteur de l’étude. « pour l’entretien des sols ; pour conserver la biodiversité, et parce que les vaches mangent ce que les hommes ne peuvent pas manger. » L’élevage d’animaux dits monogastriques (porcs. volailles. poules pondeuses ..., qui se nourrissent de céréales), dont l’alimentation rentre directement en compétition avec l’alimentation humaine, serait, lui, réduit de 70 %. "
"Viabilité économique
Dans leur modèle d’agriculture extensive et sans intrants chimiques, les chercheurs calculent qu’il est possible de diminuer de 40 % les émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture. par rapport à l’année 2010 ; en supprimant notamment la « déforestation importée » liée aux achats à l’étranger de soja pour alimenter le bétail.
La question de la viabilité économique d’un tel modèle pour les agriculteurs et les consommateurs reste en revanche posée. Celle-ci fera l’objet d’une prochaine étude. Mais les chercheurs assurent que leur modèle n’entraînerait pas forcément une hausse de prix. « Quand on évoque la production alimentaire, il faut prendre en compte tous les coûts. y compris les externalités, comme les dépenses de santé ou celles liées à la dépollution de l’eau », explique Xavier Poux. Coauteur."
Au cours des Etats généraux de l’alimentation, "l’un des quatorze ateliers était consacré à la transition agro écologique : douze propositions en avaient été tirées pour atteindre l’objectif d’un tiers de production bio en France à l’horizon 2030 un tiers de production conventionnelle et un tiers de production à « haute valeur environnementale » (HVE). Mais ces formulations n’ont pas été retranscrites dans la loi Egalim votée le 30 octobre 2018, celle-ci se concentrant sur la question des prix."
Quant à l’échelon européen. Les négociations en cours sur la politique agricole commune (PAC) pour la période 2021-2027 achoppent pour le moment sur le montant de l’enveloppe globale, qui baisserait selon une proposition de la Commission de 5 % par rapport au cadre actuel.
"Reste à savoir si les futurs élus européens, qui poursuivront après les élections du 26 mai les discussions autour de la future PAC, afficheront la volonté de sortir du modèle agricole intensif et d’accompagner politiquement la transition écologique."
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