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Il faut taxer les super-profits de Total
Appel de {’350.org’}
31 juillet 2022, par Patrick Cotrel - #Energies - Climat - #Développement DurableLa pire multinationale française en termes d’émissions de gaz à effet de serre, le géant pétrolier Total, a hier annoncé à ses actionnaires un bénéfice net record de 5,7 milliards de dollars au deuxième trimestre. Alors même que ce bénéfice n’aurait jamais pu être enregistré si Total n’avait pas tiré profit de la guerre en Ukraine.
Une autre raison d’être en rage : Total utilise ces profits pour financer de nouveaux projets de combustibles fossiles qui comptent parmi les plus destructeurs de la planète. C’est le cas de l’oléoduc East Africa Crude Oil Pipeline. Et à ce jour les communautés affectées en Ouganda n’ont toujours pas reçu l’argent promis par Total pour utiliser leur terre.
Malgré la demande de l’Agence internationale de l’énergie de mettre fin aux nouveaux investissements dans les combustibles fossiles, Total mène une course au gaz en Afrique et a conclu ces derniers jours des accords d’un milliard de dollars en Algérie et en Afrique du Sud pour extraire et brûler davantage de combustibles fossiles du continent.
L’intensification des impacts climatiques à travers le monde n’est pas un accident, c’est précisément la manifestation de cette cupidité illimitée de l’industrie des combustibles fossiles.
Et ce n’est pas fini : alors que TotalEnergies essaye de noyer le débat en s’engageant à baisser le prix à la pompe, il faut rappeler que cela ne leur coûtera que 500 millions, un montant ridicule par rapport à ces bénéfices. Il est donc désormais impérieux que les pouvoirs publics s’emparent de ces milliards pour financer des énergies propres abordables ou encore l’isolation des logements et lutter contre la baisse du pouvoir d’achat tout en accélérant la transition écologique : c’est ce que nous demandons !
Mais la Première Ministre, E. Borne, n’est pas de cet avis :
Plutôt que d’instaurer une taxe, Elisabeth Borne préfère "demander" aux entreprises "d’aider les Français". "C’est ce qu’ils ont fait en baissant le prix à la pompe de 0,20€ à partir de septembre".
Pour en savoir plus, cliquer ici.Il y a 0 message(s) de forum -
Edito de la lettre écologie de Médiapart
Canicule : allô le gouvernement ?
20 juillet 2022, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Energies - Climat - #Développement DurableRemarquable édito de Jade Lindgaard dans la ’lettre écologie’ quinzomadaire de Médiapart :
Edito :
Canicule : allô le gouvernement ?
Par Jade Lindgaard
Vous vivez sur quelle planète ? La nôtre est en train de se consumer. Plus de 808 000 hectares de forêt ont brûlé en Europe depuis le début de l’année, soit quatre fois plus que la moyenne annuelle de 2006 à 2021. En France, près de 35 000 hectares de zones forestières ont été ravagées par les flammes depuis janvier 2022. C’est 6,5 fois plus que la moyenne.En Gironde, près de 37 000 personnes ont été évacuées. La dune du Pilat est menacée par l’effondrement de son écosystème. Les cendres y recouvrent désormais le sable. Les monts d’Arrée, l’un des trésors de la Bretagne, ont été dévorés par les flammes. Il a fait 42,6 °C à Biscarosse, 40 °C à Dieppe et au Touquet, 40,5 °C à Paris et 39,3 °C à Brest.
La France n’a pas un problème de « record triste d’incendies », comme l’a formulé le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, à la sortie du conseil des ministres mercredi 20 juillet. Elle subit les impacts catastrophiques du dérèglement climatique.
Ces effets vont s’aggraver avec chaque nouvelle goutte de pétrole tombée dans un réservoir de véhicule. Tout nouveau litre de kérosène versé dans un réservoir d’avion – cela vaut aussi pour les jets privés de Martin Bouygues, Bernard Arnault et François-Henri Pinault qui ont, à eux trois, émis ces dernières semaines l’équivalent de quarante-trois ans d’empreinte carbone d’un Français moyen –. Ou encore avec chaque kilowattheure de gaz brûlé dans une chaudière.
Et vous nous proposez de faire des « petits gestes du quotidien » ? De débrancher les prises électriques, de couper le wifi quand on part en vacances et de « baisser un peu la clim » ?
Aucune prise de parole présidentielle au plus fort des incendies pour expliquer le lien avec le désastre climatique. Aucun ministre pour faire la pédagogie des bouleversements irréversibles du système Terre alors que le pays subit des pics historiques de température. Aucune personnalité de la majorité présidentielle pour expliquer qu’il va falloir réorganiser de fond en comble notre économie et notre société pour faire face aux dérèglements du climat.
Cher gouvernement et cher président, merci de redescendre de votre Olympe et de rejoindre nos rangs de pauvres mortels. Les pieds sur une terre calcinée et les yeux rivés sur les fumées des mégafeux.
D’autre articles sont également consultables sur cette ’lettre’. Par exemple, ’Climat : un été aux airs d’apocalypse’, ’La canicule aux urgences : « On freine les admissions, on trie, le risque d’erreur est accru » ’, ’Malgré le recours au charbon, la transition énergétique allemande relancée au pas de charge’, ’L’Allemagne prend le virage d’une agriculture plus écologique’, ...
Pour consulter la ’lettre écologie’ de Médiapart, cliquer.
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Pouvoir d’achat : Les propositions du groupe écologiste à l’Assemblée nationale
18 juillet 2022, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Développement Durable
Le Gouvernement d’Elisabeth Borne vient de déposer un projet de loi pour protéger le pouvoir d’achat. Il contient des mesures ponctuelles qui ne permettent pas de protéger le pouvoir de vivre, c’est-à-dire de se projeter dans l’avenir en bonne santé, dans un environnement protégé où les richesses sont partagées.
Le groupe écologiste à l’Assemblée agit déjà pour proposer des avancées pour le climat et la justice sociale.Lors de sa déclaration de politique générale, la première ministre avait déclaré que la France devait sortir des énergies fossiles. C’est pour cela que nous proposons l’arrêt des projets qui facilitent l’importation du gaz de schiste américain.
Nous voulons au contraire l’indépendance énergétique avec une prise à 100 % des travaux de rénovation thermique.Protéger le pouvoir de vivre, c’est aussi sortir d’un système qui creuse les inégalités pendant qu’il y a des entreprises qui s’enrichissent pendant cette crise.
Nous voulons la sur-taxation des entreprises pétro-gazières qui augmentent leurs bénéfices à mesure que le coût de l’énergie augmente pour les citoyen·nes.Notre système met la tête sous l’eau des personnes qui peinent à la garder à la surface. Pas plus de 25 euros par mois pour les frais liés à des incidents bancaires.
Enfin, nous pouvons enfin gagner la bataille de la déconjugalisation de l’Allocation Adultes Handicapés. Le Gouvernement se dit prêt à adopter cette mesure de justice sociale en 2024, pourquoi attendre, nous en avons besoin dès maintenant !
Soutenez des propositions écologistes !
Pour lire le détail des propositions des écologistes, cliquer ici.
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L’obstination pro-nucléaire de E. Macron
14 juillet 2022, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Energies - ClimatSans tapage (ni débat), mais avec obstination, E Macron renforce son action politique en faveur du développement du nucléaire.
Plusieurs actes récents (mais peu commentés) le confirment.Le stockage des déchets nucléaires :
Les différent gouvernements qui se sont succédé ont pour projet d’enfouir ces déchets hautement dangereux (pour des milliers d’années) à 500 mètres sous terre à Bure (Lorraine). Beau cadeau pour les générations à venir, ce projet a fait l’objet de nombreuses contestations et d’une enquête publique… qui a donné le résultat escompté (=oui).
Trois jours après la prise de fonction du gouvernement, plusieurs ministres ont signé deux décrets rendant d’ « utilité publique » et d’« intérêt national » le projet de centre de stockage en couche géologique profonde de déchets radioactifs Cigéo à Bure, allant à l’encontre de la transition écologique et de la cohésion des territoires.
Vite fait, bien fait, sans bruit !Le nucléaire, énergie de ‘transition’ ?
Dans un article récent, j’écrivais :
« Il y a quelques mois, la Commission Européenne (sous la présidence de notre Président français, spécialiste des beaux discours sur la transition énergétique) a élaboré un projet de règlement permettant de faire financer par l’Europe des projets d’investissements dans les domaines du gaz et du nucléaire (dans la mesure où ils permettraient d’éviter des énergies issues du charbon - plus polluant).
En fait, ce projet a été l’occasion d’une alliance entre la Hongrie, la Pologne (peu regardant sur les règles de l’État de droit, mais attachés à l’utilisation du gaz russe…), et … la France, qui défendait son nucléaire national (échec industriel et financier…et pour la santé et la sécurité : les piscines contenant les déchets radioactifs pour des milliers d’années des centrales sont en train de déborder...).
Mais heureusement, le 14 juin, les Commission « Environnement et Affaires Economiques » et « Environnement » du parlement européen ont examiné de près ce projet. Et elle se sont déclarées CONTRE (76 contre et 62 pour), en dénonçant cette tentative de « légalisation du greenwashing ».
Bien entendu, l’affaire n’est pas jouée, car l’action des lobbys et des intérêts nationaux va faire rage, en attendant le vote en plénière du parlement européen, début juillet. »
Pour relire cet article, cliquer ici.
Et cette crainte s’est confirmée : le parlement européen en plénière a rejeté l’exclusion du gaz et du nucléaire comme énergies de transition (pouvant recevoir des aides financières) par 328 voix contre 278.
Le groupe Vert Européen a publié un communiqué qui précise : "« C’est le résultat d’une opération anti-écologique menée par la France : pour sauver une filière nucléaire en perdition, le président Macron a conclu un pacte faustien avec les pays pro-gaz. Car le nucléaire n’avait pas de majorité sans le gaz, et le gaz n’avait pas de majorité sans le nucléaire. C’est une alliance anti-écologique qui a gagné aujourd’hui.
C’est, hélas, l’occasion de constater, une fois de plus, que libéraux, conservateurs et nationalistes sont des adversaires résolus du climat et des générations futures.
Nous avons besoin d’investir massivement et urgemment dans les énergies renouvelables et dans l’efficacité énergétique. La sortie des énergies fossiles est une priorité absolue pour endiguer le changement climatique. Pendant ce temps-là, le nucléaire, une source d’énergie dangereuse et inadaptée au dérèglement climatique, engloutit des milliards d’euros, alors qu’il ne produira pas à temps l’énergie dont nous avons besoin et qu’il nous laisse sur les bras des déchets dont nous ne savons que faire.
En permettant la labélisation du gaz comme énergie durable, la Commission renforce notre dépendance énergétique et condamne l’Union européenne à continuer de financer la guerre que Poutine mène en Ukraine. Selon Greenpeace, ce sont 4 milliards d’euros par an qui iront à la Russie de Poutine, via de nouveaux projets gaziers, pour un total de 32 milliards d’euros d’ici 2030 et cela sans même compter le gaz et le pétrole que nous lui achetons toujours. Par ailleurs, la Russie exporte aussi sa technologie et du combustible nucléaire vers l’Union européenne, réduisant encore un peu plus notre indépendance énergétique.
Les gouvernements autrichien et luxembourgeois ont annoncé qu’ils déposeront une plainte auprès de la Cour de justice de l’Union européenne, puisque cet acte délégué ne correspond pas aux critères annoncés dans le règlement sur la taxonomie. Le combat continue. »
Précisions sur le vote des députés français :
2 Députés LFI ont voté Pour (M. Aubry et Y. Omarjee), un s’est abstenu (E. Maurel) et 3 étaient absents.
Les ‘En Marche’ ont voté CONTRE (dont Nathalie Loiseau et Pascal Canfin), soit 21 contre et un absent. Seuls Catherine Chabaud et Pascal Durand ont voté POUR.
Les 8 député.e.s de droite ont voté CONTRE (dont FX Bellamy, B. Hortefeux et N. Morano).
L’ensemble des 14 député.e.s d’extrême droite présents a voté CONTRE, sauf F. Pirbacas qui s’est abstenu (8 absents).L’État au secours d’EDF
L’État français aura bien besoin de l’Europe, car le nucléaire est un gouffre !
L’État a déjà renfloué EDF, par exemple pour indemniser la Finlande (1 milliard €), suite au retard accumulé dans la construction de l’EPR finlandais. Mais aussi pour faire face au coût de l’EPR de Flamanville, passé d’un coût initialement prévu à 3,5 milliards€, mais qui va atteindre les 20 milliards€, alors qu’elle ne fonctionne toujours pas… Bref, la dette d’EDF se monte à 60 milliards € !
A cela, il faut ajouter le coût du projet d’un nouveau type de centrale nucléaire affiché par E. Macron, … mais qui ne sera pas opérationnel avant 10 ans minimum.
A cette équation impossible, E. Macron répond par la nationalisation d’EDF ! Ainsi, il pourra renflouer les caisses d’EDF et financer l’énorme investissement qu’il annonce dans le nucléaire.
Mais, bien entendu, cela ne résout pas deux contradictions majeures :c’est dès maintenant, et pas dans 10 ans, qu’il faut être capable de nous passer du gaz et du pétrole russes et de cesser de donner à Poutine 20 milliards€ chaque mois !
c’est dès maintenant qu’il faut diviser par 2 nos émissions de Gaz à Effet de Serre pour respecter nos engagements pris lors de la COP 21 de Paris et obtenir une neutralité carbone en 2050.
Et pour y arriver, il ne suffit pas de prononcer un Nième beau discours sur la sobriété en matière d’énergie. -
Après les révélations des liens entre Uber et Emmanuel Macron, ministre de l’économie,
Yannick Jadot : « Il y a une urgence absolue à séparer l’Etat et les lobbys »
12 juillet 2022, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Campagne présidentielle 2022Libération a interviewé Yannick Jadot à propos des révélations sur les liens entre un Emmanuel Macron ministre de l’Economie et une entreprise, Uber, désireuse de s’implanter en France.
Depuis dimanche soir, la gauche tape fort contre Emmanuel Macron. Entre 2014 et 2016, alors qu’il était ministre de l’Economie, l’actuel chef de l’Etat a orchestré, en coulisse, des manœuvres pour obtenir une évolution de la réglementation plus favorable à l’entreprise Uber, championne du VTC. Il est reproché à Emmanuel Macron d’avoir cédé à l’influence du lobby de l’entreprise, qui a aussi livré des amendements clé en main à certains parlementaires.
Yannick Jadot, qui se dresse régulièrement contre le poids des ces groupes, au point d’en avoir fait un thème de sa campagne présidentielle, défend une « grande loi » pour les « séparer » du gouvernement. C’est, selon lui, « l’indépendance de l’Etat » qui est mise à mal par « ce nouveau scandale ».Les révélations sur l’implication personnelle d’Emmanuel Macron pour favoriser l’implantation d’Uber en France vous choquent-elles ?
Elles me choquent mais elles ne me surprennent pas. On sait combien le quinquennat précédent a été gangrené par les lobbys. Emmanuel Macron a gouverné avec et pour eux.
Ce nouveau scandale constitue une atteinte à l’indépendance de l’Etat. On connaît la place des lobbys de la chasse, des pesticides, des énergies fossiles, du nucléaire ou de la finance ici en France, mais aussi au niveau européen.Vous proposiez pendant la campagne présidentielle une grande loi de séparation des lobbys et de l’Etat. Vous la remettez aujourd’hui sur la table ?
Absolument. Il y a une urgence absolue. Ce dont on parle, ce n’est pas simplement de connivence ou de complaisance. On parle d’un Etat qui n’est plus ou pas totalement au service de l’intérêt général. C’est aussi la question de la démocratie qui se joue. La privatisation et le détournement de l’Etat sont des éléments de destruction massive de la démocratie. Comment voulez-vous que les Français aient confiance en leurs responsables politiques si le système est gangrené par les puissances d’argent ? Si, malgré les élections, ce sont toujours les intérêts économiques qui gagnent ? J’ai pensé cette loi dans la lignée de 1905, au sens où nous devons reconstruire un Etat libre.Quel rapport avec la loi de 1905 ?
Ce n’est évidemment pas du même ordre mais l’idée est la même. Ce sont toutes les deux des lois de séparation. A un moment, il faut couper les complaisances, les connivences et les conflits d’intérêts qui sont trop nombreux entre l’Etat et la sphère privée. Bien sûr, ce n’est pas nouveau. Il y a toujours eu de la collusion. Sauf qu’aujourd’hui, l’enrichissement du privé et la prédation exercée au détriment du collectif sont tels, qu’il faut redonner à la puissance publique sa capacité d’agir. Et ce, dans tous les domaines. Avec Emmanuel Macron particulièrement, l’Etat s’est mis au service d’intérêts privés.N’est-ce pas normal, pour un parlementaire, de rencontrer les acteurs en lien avec le dossier sur lequel il travaille ?
Si, c’est tout à fait normal. Je ne suis pas contre le fait que les élus rencontrent des lobbys. Cela fait partie de leur compréhension du sujet et c’est même la base de leur travail. Si un parlementaire veut bien légiférer, il doit comprendre les différents intérêts en jeu. Ce serait une erreur de ne pas rencontrer les acteurs du monde économique et social. Quand je travaille sur le secteur automobile ou celui de la pêche, je ne rencontre pas seulement les syndicalistes ou les ONG. Le problème ici, c’est un ministre et des députés qui interviennent en toute opacité au profit d’une entreprise qui veut valider des pratiques illégales.Dès lors, que faut-il faire ?
Il faut un encadrement beaucoup plus fort de l’activité des lobbys. Aujourd’hui, Uber devrait être exclu de tous les registres de lobbys. En France comme au niveau européen. On l’avait obtenu pour Monsanto [le géant américain des pesticides, ndlr] au Parlement européen après les révélations des Monsanto Papers. Les lois écrites par les lobbys, c’est fini.Ce qui pose problème ici, ce n’est pas avant tout Uber, champion de l’optimisation fiscale et chantre d’un auto-entrepreneuriat défavorable aux droits des travailleurs ?
Non, je tape autant sur EDF, sur le nucléaire, sur les chasseurs qui ont table ouverte à l’Elysée qu’aujourd’hui sur Uber. Quand la cheffe de cabinet du ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, se reconvertit en lobbyiste des pesticides et travaille pour l’industrie phytosanitaire, c’est tout simplement inacceptable. Cela dit, Uber a une conception complètement dévoyée des libertés, du droit social et de la juste fiscalité. On ne parle pas d’ubérisation de la société pour rien. Et c’est rarement pour en dire du bien.Ce n’est pas un peu démagogique de taper sur les lobbys de façon globale, alors que les associations écologistes, les ONG et les syndicats, dont vous êtes plus proches, chuchotent aussi à l’oreille des élus ? Les lobbys, c’est mal quand ça ne va pas dans votre sens ?
Non. Je fais une distinction entre les lobbys qui défendent les intérêts privés et ceux qui défendent l’intérêt général ou une partie de l’intérêt général. Quand Greenpeace défend les océans, elle ne défend pas les dividendes de ses actionnaires.Un travail a été déjà été fait pour tenter de réduire l’influence des lobbys. Depuis 2017, la loi Sapin II oblige les élus qui rencontrent des entreprises, des ONG ou des lobbys à le mentionner dans un registre tenu par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Ce n’est pas suffisant ?
Non, ce n’est pas assez. Il n’y a pas assez de transparence sur les agendas aujourd’hui. Dans le cadre de l’élaboration d’une loi, on devrait pouvoir savoir qui rencontrent nos élus, les directeurs d’administration, les conseillers ministériels. Dans une démocratie un peu avancée, en Allemagne ou dans des pays du Nord, avec des scandales comme celui-ci, les ministres sautent. Malheureusement, en France, il y a une permissivité et un laxisme qui ne servent pas la démocratie.Le député insoumis Alexis Corbière a proposé ce matin la mise en place d’une commission d’enquête à l’Assemblée nationale. Cela vous semble une réponse adaptée ?
Oui, ce serait utile. Mettre tous les éléments sur la table, comme cela a été fait au Sénat pour l’affaire McKinsey, c’est une bonne chose. Une commission d’enquête a un pouvoir d’investigation très fort.La Nupes peut-elle parler d’une seule voix contre les lobbys ?
Je n’ai pas de doute là-dessus. On doit se mettre d’accord pour bloquer les lobbys qui pourrissent l’action de l’Etat et qui mettent à mal l’intérêt général. Les écologistes sont très partants pour porter la grande loi de séparation des lobbys et de l’Etat à l’Assemblée. Je m’en réjouis, on va voir si on peut construire une coalition autour de l’intérêt général dans l’hémicycle.Voyez-vous la Nupes d’un bon œil ?
Elle a permis d’avoir deux fois plus de députés avec autant de voix qu’en 2017. C’est un bon rendement électoral, elle a prouvé son utilité. La Nupes répond incontestablement à une envie et à un besoin d’union. Maintenant, on doit en tirer les leçons. Ça n’a pas permis la victoire.La faute à qui ? Ou à quoi ?
On n’a pas su faire vivre la diversité des sensibilités au sein de cette coalition. Il aurait fallu aller chercher des électeurs qui ne se sont pas retrouvés dans une personnalisation très forte de la campagne. Il y a un déséquilibre qu’il faut corriger. Quant à l’Assemblée nationale, elle ne peut pas être le lieu de postures et de caricatures. Les Français attendent tellement de la politique pour répondre à leurs difficultés du quotidien et aux défis environnementaux.Etes-vous en phase avec les élus socialistes qui, ce week-end, ont lancé un appel à la gauche et aux écologistes, exigeant le « dépassement des antagonismes » et l’invention d’un « nouvel espace » ?
Oui, ça va dans le bon sens. Il faut dépasser nos formations politiques. Notre rôle est de gagner pour gouverner. Ce doit être notre boussole absolue. J’apprécie la volonté à la fois de travailler ensemble et de revendiquer la richesse et la vitalité des territoires. Mon logiciel politique c’est d’abord l’écologie, dans le spectre d’une gauche sociale et clairement européenne. Je me retrouve dans la perspective de converger pour gagner.
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