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Budget Primitif du Conseil régional
30 janvier 2009, par Patrick Cotrel - #Conseil régional - #Format. Profession. - #EmploiLes 29 et 30 janvier, l’assemblée régional a adopté le Budget Primitif 2009. Sur un total de 1 082 Millions € en fonctionnement, la formation professionnelle, l’apprentissage et les politiques de l’emploi représentent 314 Millions €. A cela s’ajoutent 21,6 Millions d’investissements.
Vous trouverez ci dessous l’intervention de Patrick COTREL lors du débat général.Ce budget intervient dans un contexte de crise et cela aura des conséquences bien entendu. Par exemple, nous avons déjà constaté un léger tassement du nombre d’apprentis. Mais on ne peut évoquer le contexte de crise sans poser la question de la responsabilité de la crise et sans porter une appréciation sur la politique mise en place par le gouvernement face à cette crise.
Evoquons rapidement les causes de cette crise : la cause principale vient d’une recherche sans frein de profits spéculatifs de la part des milieux financiers et bancaires. On observe ainsi la création de « bulles financières » qui ne reposent sur aucune activité économique réelle et qui finit par exploser.
Face à cela que fait le Président ?
Avant l’éclatement de la crise, il a donné de gros avantages fiscaux aux classes les plus aisées.
Pendant la crise, il arrose les banques sans condition. Bien entendu, on nous « amuse » avec la réduction du bonus des dirigeants, mais on ne s’attaque pas aux causes en mettant les activités bancaires sous contrôle pour empêcher les pratiques spéculatives, contrairement à ce qu’on fait les gouvernements US et anglais.
Par contre, pour nos concitoyens les plus modestes, il faut travailler plus ou bien être réduit au chômage, mais dans tous les cas ils devront se serrer la ceinture !
Contrairement à ce soi-disant plan de relance qui prend les choses à contre-sens, nous proposons d’encourager une relance sélective dans les domaines liés au développement durable car nous ne vivons pas seulement une crise économique et sociale. Il ne faut pas oublier la crise environnementale et climatique.
- OuestFrance30.01.09
Encourager les investissements dans l’isolation des logements, dans le développement des transports collectifs en site propre, dans la recherche sur les énergies renouvelables ; cela permet de créer de l’activité non délocalisable et cela prépare l’avenir de la planète. Ce serait bien, par exemple, de ne plus devoir importer toutes les éoliennes que nous installons. Autre action qui nous parait importante : la formation professionnelle. Nous pensons que dans une vision de sécurisation des parcours professionnels, il est souhaitable de profiter des périodes de chômage partiel ou de chômage complet, pour compléter la qualification professionnelle des salariés. C’est une façon de préparer l’avenir, puisque la technicité des travailleurs constitue un bien précieux pour un pays ou une région.
Mais au lieu de suivre ces pistes, que fait le Président ?
En matière de développement durable, les résultats du Grenelle de l’environnement se réduisent comme peau de chagrin et ne sont toujours pas votés.
Le gouvernement a supprimé les Allocations de Fin de Formation qui permettaient aux chômeurs en difficulté de suivre des formations qualifiantes dans les métiers qui recrutent. Pour les Pays de la Loire cela représente un désengagement de 18 millions d’euros, qui concernent par exemple 340 infirmières et 25 % des aides soignantes en formation.
Au-delà des déclarations et de la communication présidentielle, la réalité de l’action gouvernementale est à contre-sens. C’est une politique qui ne bénéficie qu’à une seule classe et qui risque fort d’être inefficace.
Au contraire, les politiques des régions, et la nôtre en particulier, vont dans les directions que j’indiquais. Par exemple, nous avons proposé aux partenaires sociaux de réfléchir rapidement ensemble pour mettre en place des dispositifs de formation qualifiante en direction des salariés touchés par le chômage partiel ou économique. Leur réaction a été très favorable et nous allons nous mettre au travail.Mais nous souhaitons une attitude positive des services de l’Etat car les régions ne peuvent pas à elles seules se substituer à la nécessaire action gouvernementale.
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Et Dieu, dans tout çà ?
20 janvier 2009, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #El SalvadorIl est impossible de parler du Salvador sans parler de religion(s) : « El Salvador » = « Le Sauveur ».
Dès l’arrivée dans la ville deSan Salvador, on est frappé par le nombre de slogans du type « Dieu est amour » qui ornent les immeubles, des panneaux publicitaires, les bus, ...
On est également frappé par la découverte de nombreuses églises, mais aussi d’une foultitude de temples d’églises de toutes sortes (évangéliques, adventistes, église de la paix, enfants de Sion, témoins de Jéhova, église de la lumière, ...).
Pour mieux comprendre, il faut refaire un peu d’histoire.Monseigneur Romero et la guerre civile :
Arrivée avec les Espagnols, la religion catholique a longtemps été un des piliers du pouvoir conservateur des grands propriétaires terriens (opposés à la bourgeoisie capitaliste embryonnaire). Mais dans les années 1970, l’église d’Amérique latine est travaillée par le « Théologie de la libération ». Dans ce contexte, la nomination d’Oscar Romero comme évêque de San Salvador en 1977 est bien ressentie par les possédants : il est réputé pour être conservateur.
Mais 3 semaines après sa nomination, un père jésuite Rutilio Grande, ami proche de Romero, est assassiné par un groupe para militaire.
Pendant 3 ans, Romero ne va pas cesser de dénoncer les injustices, les violations des droits humains, les tortures, les massacres. Il lancera des appels à Jimmy Carter et à Jean-Paul II, ainsi qu’un appel aux militaires à désobéir.
Arrêté à plusieurs reprises, menacé de mort, mais refusant des gardes du corps, Monseigneur Romero est assassiné en pleine messe le 24 mars 1980. Pire : à son enterrement, l’armée et les para militaires tirent dans la foule en faisant de nombreuses victimes.
Son souvenir reste très vivace au Salvador et en Amérique latine : il est lié aux plaies encore ouvertes de la guerre civile.Diviser l’église :
Face à la montée militaire, puis politique
de l’opposition de gauche, face à une église catholique qui n’est plus un pilier sûr et fidèle des possédants, on ne peut s’empêcher de penser que le développement de ces églises évangéliques protestantes, principalement importées des USA, n’est pas le fruit du hasard.
Bien entendu, cela provient de faiblesses de l’église catholique : le virage conservateur du Vatican à partir de Jean-Paul II a sans doute été ressenti comme un abandon. Mais la multitude d’églises très prosélytes (proche du sectarisme), très militantes en direction des couches très défavorisées, mais très divisées entre elles, apporte beaucoup de confusion et de sujets de division.
Dans la famille Menjivar, plusieurs de ces églises sont représentées etun temple adventiste a été construit sur le terrain familial. En interrogeant des membres de ces différentes églises sur ce qui les sépare, la seule réponse un peu cohérente que nous avons obtenue est ... une divergence sur le jour de la célébration hebdomadaire (le samedi ou le dimanche) ! Mais chacun est persuadé que seule son église agit comme il faut pour soustraire les jeunes à la violence, que tout le passé, le présent et l’avenir est écrit dans la bible et les prophéties, ...
L’insécurité : réalité et arme idéologique
Une crainte hante cette société salvadorienne : l’insécurité et la peur des « bandillas ». Ce sont des bandes de jeunes organisées en mafias qui font preuve de grande violence armée, particulièrement lors de leurs rixes et affrontements réciproques, ainsi qu’avec la police.
Un neveu de Julio et Teresa, qui s’était approché de l’une de ces « bandillas » a été abattu au pistolet par une bande rivale il y a deux ans.
On peut sans doute attribuer l’existence de ces « bandillas » à l’héritage de la violence de la guerre civile, au chômage de masse et à la grande pauvreté qui règne ici. Mais cette peur de la violence devient une obsession :chaque agence bancaire, chaque pharmacie, chaque petit centre commercial, et même chaque centre de santé, possède son garde privé armé. Les gardes privés armés sont plus nombreux que les militaires dans le pays ;
chaque maison en ville a ses murs surmontés de barbelés ;
chaque automobiliste circule avec les portes verrouillées ;
mais c’est aussi pour cela qu’énormément d’armes sont en circulation et que les panneaux « armes interdites dans ce lieu » sont courants.
Et c’est au nom de cette insécuritéque les groupes militants des églises plus ou moins sectaires apportent la « vérité » aux jeunes des quartiers pour les soustraire aux « bandillas ». C’est au nom de cette insécurité que le parti ARENA fait sa campagne politique à San Salvador avec le slogan « Limpieza, orden, securidad » (Propreté, ordre et sécurité).
Une bataille idéologique est à l’oeuvre ...Pour notre part, nous pouvons témoigner qu’à aucun moment, ni dans les bus, ni dans la rue des quartiers réputés
« chauds » (aux heures où il y a du monde, bien entendu), nous ne nous sommes sentis menacés. Nous avons toujours rencontré des gens aimables et toujours prêts à aider.
Il serait ridicule de nier l’existence des « bandillas », mais l’alcool ou l’insécurité routière nous paraissent faire aussi beaucoup de victimes : un neveu de Julio et Teresa a eu un bras arraché par un bus et beaucoup de jeunes sont victimes de l’alcool et de la drogue.
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Un peu d’histoire...
20 janvier 2009, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #El SalvadorEl Salvador a une longue tradition d’inégalités, d’exploitation, de quasi-esclavage et de répressions sanglantes.
Déjà à partir de 1860, la culture du café s’est développée sur une grande échelle au bénéfice de grands propriétaires terriens : ils ont spolié les terres aux indigènes qui sont devenus des travailleurs sous payés.
En 1932, après la crise financière et économique de 1929, les cours du café se sont effondrés et les paies données aux indigènes ne permettaient plus de survivre. Une révolte éclate dans le Nord Ouest du pays. L’armée intervient, extermine 30 000 indigènes ... et prend le pouvoir ! C’est la "matanza" (le massacre).En 1969, éclate la guerre du football contre le Honduras voisin, suite à un match entre les deux équipes nationales (mais qui résulte de conflits concernant le traçé de la frontière).
L’armée et l’ultra nationalisme dominent. Même le très démocrate chrétien José Napoléon Duarte apparaît comme trop réformateur. Son élection comme Président en 1972 provoqua un coup d’Etat militaire.
L’alliance entre militaires et extrême droite (la ARENA) rencontra progressivement un opposition qui n’eut d’autre solution que d’organiser la guérilla, face aux escadrons de la mort, la répression aveugle, les massacres de populations. On estime à plus de 75 000 le nombre de civils morts entre 1980 et 1992, principalement du fait de l’armée régulière et des escadrons de la mort, avec l’aide massive des Etats Unis.
Et ce n’est que grâce aux succès militaires de la guérilla que le gouvernement fut contraint d’accepter, après plusieurs refus, de négocier un accord de paix en janvier 1992. Aux termes de cet accord, la guerilla devenait un parti politique (le FMNL), des terres étaient distribuées, mais les atteintes aux droits de l’Homme étaient amnistiés...Cette guerre civile a durement touché la population civile. Les anciens témoignent des villages entiers massacrés, y compris les vieillards, les enfants et les femmes (après le viol des plus jeunes). La sœur de Mama Tere avait 3 enfants. Ses 2 garçons ont été tués. Il ne lui reste que sa fille et ses deux petits enfants. "c’est ce qui m’a permis de continuer à vivre", dit-elle.
Cette guerre fut horrible et reste marquée dans les mémoires.
Dans ce contexte, nous attendons pour jeudi les résultats définitifs des élections municipales et législatives qui ont eu lieu dimanche dernier.Quelques dates :
guérilla entre 1980 et 199
tremblement de terre en 1986
choix du dollar US comme monnaie en 2001
tremblement de terre en 2001
ouragan en octobre 2005
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Dernier jour ...
19 janvier 2009, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #El SalvadorLes adieux à Tonacatepeque se sont déroulés en plusieurs épisodes.
Le vendredi soir, j’ai cuisiné une grandequantité de sauce bolognaise et de spaghetti. Nous étions 20 autour de la table. Les vins chilien et espagnol ont également été appréciés.
Et puis, samedi matin, nous avons préparé les valises avant de déguster
une dernière soupe de poulet et une énorme salade de fruits (bananes, papaye, pastèque, miel).
Et, enfin, les adieux devant la maison de Mama Tere pour certains, à l’arrêt du bus pour d’autres.
Beaucoup d’émotion, des yeux rougis, quelques larmes ...un moment intense impossible à photographier...
Après réflexion, je me dis que les deux articles publiés dans le blog représentent un témoignage de la réalité salvadorienne, surtout rurale
(aujourd’hui, il serait possible d’être un peu précis). Mais, surtout, il manque un aspect très important dont je n’ai pas parlé : la religion.
J’espère pouvoir combler ce manque dans l’avion du retour. -
Une journée à la mer
13 janvier 2009, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #El SalvadorPour remercier de l’hospitalité dont nous avons bénéficié dans la famille d’origine de Julio et Teresa, nous souhaitions faire quelque chose de marquant. Est venue l’idée d’une sortie à la mer (à 2 heures de route).Cette proposition a rencontré un fort écho et, vu le nombre de personnes et d’enfants intéressés, la question du moyen de transport s’est posée.
Après négociations et discussions, le choix s’est porté sur le moyen utilisé par les familles salvadoriennes modestes : louer un camion avec chauffeur.
Et à 6h30, les bancs étaient installés dans le camion, ainsi que les provisions pour la journée. Près de 25 personnes se sont installées, depuis le bébé encore au sein jusqu’à Mama Téré (74 ans)
Voyage mouvementé et venté pour arriver vers 9h00 à « la Costa del Sol ».
Nous avons profité de cet Océan Pacifique très chaud et très agité sur une immense plage.
Et là, nous avons découvert que c’était la première découverte pour deux personnes de notre groupe.
Et tout d’abord, Raoul.
Raoul est un petit homme de 60 ans. Il y a 35 ans, il s’est installé ici, dans la famille Menjivar, et il y est resté. Depuis cette date, il travaille dans les champs et il fait partie de la famille. Mais il n’est allé en ville à San Salvador que rarement, et jamais à la mer.
Quelle grande découverte : « regarde, dit-il, la mer et le ciel se rejoignent ».
- RaoulMer
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Et puisque c’était la journée des découvertes, ce fut aussi celle de la cigarette !La mer fut aussi une découverte pour Yasmina, la petite nièce de 6 ans de Julio et Teresa, dont la mère est déficiente mentale. Elle est en fait élevée par Mama Téré.
Elle a fait cette découverte en compagnie de son cousin Diego qui est étudiant en droit et bientôt avocat.
Une journée tout à fait inoubliable ...
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