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L’IMPASSE LIBERALE

(comment le libéralisme plombe l’économie française)

mardi 18 juillet 2023, par Patrick Cotrel -

Tel est le litre d’un dossier ouvert par ‘Alternatives économiques’ (juillet 2023).
Quelle est la vision d’ensemble des 9 articles qui composent ce dossier (leur philosophie) ?
« Les libéraux sont focalisés sur les impôts et les dépenses publiques, en fait sur la remise en cause de la protection sociale qui nourrit les prélèvements obligatoires et les dépenses, parce que c’est leur dernière cible. Tout ce qui faisait par ailleurs l’intervention de l’État dans la période d’après-guerre a été progressivement remis en cause. Et la liste est longue. Ce sont les sept péchés capitaux du libéralisme économique français : une finance libéralisée, des privatisations, une contre-révolution fiscale au service des plus riches, une chute des investissements publics, une domination de la lecture libérale du monde, à l’université et dans les médias. Libéralisation économique, il y a bien eu donc. Et le bilan, négatif, de toutes ces dynamiques est impressionnant.  » (Christian Chavagneux)

Evoquons, dans ce qui suit,
la baisse très importante de l’investissement public. (article de Aude Martin)
Pour la constater, l’OFCE (Office Français des Conjonctures Economiques) a mesuré l’évolution de l’investissement public net en % du PIB (Produit Intérieur Brut = total de la richesse nationale produite), en y retranchant le simple amortissement, c’est-à-dire la dégradation du capital existant (la valeur d’un bien, quel qu’il soit, diminue avec le temps).
L’OFCE obtient alors le graphe suivant :

«  Depuis le début des années 1980, et encore davantage après la crise financière de 2008, l’investissement public net s’est réduit (…) et se rapproche dangereusement de zéro, seuil fatidique à partir duquel l’Etat ne compense même plus la dégradation du capital existant.  »

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Pour les économistes libéraux, ce n’est pas un problème : pour eux, l’investissement privé va mécaniquement prendre le relai… mais la réalité ne suit pas. L’économiste Bruno Tinel constate que « L’effet d’éviction avancé par les économistes libéraux pour justifier le recul de l’investissement public n’existe pas en France. »

L’État ne peut pas se contenter de ne plus investir et d’agir sur les leviers de la réglementation et de la fiscalité pour déclencher les investissements privés, et ainsi miser moins sur le levier de la dépense publique : « (…) quand on met une interdiction, une obligation, une taxe, il faut l’accompagner. » (Damien Demally, Institut de l’économie pour le climat, I4CE).
Au contraire, l’investissement public a un effet d’entraînement de l’investissement privé. L’OFCE estime cet effet démultiplicateur à 1,5 fois. Il ne peut donc pas être une variable d’ajustement si l’État veut conserver un poids sur les orientations économiques du pays.

De plus, alors que 70 % des investissements publics sont réalisés par les collectivités territoriales, l’État les a privé de bon nombre de leurs recettes (réduction de la Dotation générale de fonctionnement, suppression de la perception de la cotisation des entreprises sur la valeur ajoutée, …) ;
Pourtant, I4CE estime, à au moins 6,5 milliards d’euros par an, ce qui serait nécessaire pour construire des aménagements cyclables, rénover les bâtiments publics ou encore développer les réseaux des chaleur...

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