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Souvenirs de la « Grippe espagnole »

mercredi 11 novembre 2020, par Patrick Cotrel - -

On dit parfois que la pandémie de Covid-19 est inédite, que l’on n’a jamais connu une telle situation, (…) Et pourtant :
- On parle peu de l’hécatombe des Amérindiens qui a fait suite à l’arrivée des espagnols en Amérique centrale, qui ont amené avec eux des virus inconnus des populations autochtones.
- Phénomène étonnant, on parle très peu de la « grippe espagnole » qui s’est répandue sur tous les continents il y a un siècle (de 1918 à 1919), et qui a fait plus de 50 millions de morts, soit au moins deux fois plus que la première guerre mondiale (1914-1918).
Pourquoi a-t-elle été nommée ‘grippe espagnole’ ?
L’Espagne ne s’est pas engagée dans la Première guerre mondiale, et elle n’est donc pas soumise à la censure. Alors que les pays voisins cherchent à cacher leurs morts, c’est le seul pays qui publie librement des informations sur la maladie.
D’où vient la grippe espagnole ? (selon Linternaute.com )
Le virus grippal responsable de la grippe espagnole proviendrait des oiseaux qui sont des réservoirs naturels de bon nombre de virus. Ce virus aviaire aurait ensuite muté avant de contaminer l’homme. Le virus de la grippe espagnole serait né de la combinaison d’une souche humaine (H1), provenant de la grippe saisonnière H1N8, avec des gènes aviaires de type N1. De ce croisement aurait émergé entre 1917 et 1918 la souche à l’origine du virus de la grippe espagnole nommée H1N1. Les premiers cas de grippe espagnole sont signalés en mars 1918 dans des bases militaires de l’État du Kansas aux États-Unis. L’épidémie se serait ensuite propagée vers l’Europe avec l’arrivée de troupes américaines en France en avril 1918. De l’Europe, le virus se serait ensuite répandu jusqu’aux colonies par le biais des paquebots, gagnant ainsi l’ensemble des continents. La grippe espagnole était en effet caractérisée par une très forte contagiosité. Bien que ne présentant aucun symptôme lors des premiers jours de l’infection, les malades contribuaient tout de même à transporter et à propager le virus. Ces derniers étaient ensuite confrontés aux principaux symptômes de la maladie, un affaiblissement des défenses immunitaires, de la fièvre, de la toux et des difficultés respiratoires.

Le développement de la maladie : (selon Wikipédia)
L’été 1918 marque la fin de la première vague de l’épidémie. A partir du mois de septembre de la même année, le virus mute et les premiers cas mortels de la grippe espagnole sont signalés au sein de la région de Boston. Commence alors la deuxième vague de l’épidémie qui sera particulièrement meurtrière. Le mois d’octobre 1918, marque le passage de l’épidémie en pandémie qui touche désormais tous les pays du globe.
De mi-octobre à mi-novembre, la propagation du virus explose conduisant à un pic de mortalité, de novembre à décembre 1918. S’ensuit une période d’accalmie de deux mois de décembre 1918 jusqu’à janvier 1919. Toutefois, en début d’année 1919, la grippe espagnole connaît sa troisième vague et va continuer à emporter ses victimes jusqu’au printemps 1919. L’été de l’année 1919 marque la fin de la pandémie de la grippe espagnole qui décline fortement, après avoir contaminé près de la moitié de la population mondiale.
Cette pandémie a fait de 20 à 50 millions de morts selon l’Institut Pasteur, et peut-être jusqu’à 100 millions selon certaines réévaluations récentes, soit 2,5 à 5 % de la population mondiale.

Selon l’historien Niall Johnson qui se base sur la fourchette basse, les plus grandes pertes ont touché l’Inde (18,5 millions de morts, soit 6 % de la population), la Chine (4 à 9,5 millions de morts selon les estimations, soit 0,8 à 2 % de la population), l’Europe (2,3 millions de morts en Europe occidentale, soit 0,5 % de la population) et les États-Unis (entre 500 000 et 675 000 morts, soit 0,48 à 0,64 % de la population).

Réflexion :
Comme la grippe espagnole, l’actuelle pandémie est la conséquence d’une nouvelle proximité de humains avec des espèces sauvages (ici des oiseaux) délogés par la destruction de leur habitat et contaminant des espèces domestiquées et les humains par la suite.
C’est la conséquence de la logique économique actuelle et son expansion qui fait que l’espèce humaine se met à côtoyer des espèces sauvages jusqu’ici isolées dans leur territoires de vie inexplorés.
Pour Eloi Laurent, économiste de l’OFCE interviewé aujourd’hui sur FranceInter, ce n’est pas la crise sanitaire qui va provoquer une crise économique, mais le système économique qui est à la base de la crise sanitaire.

Pour écouter Eloi Laurent sur France-Inter ‘La Terre au carré’ du 11 nov.2020
Cliquer ici.

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