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Qui va payer les 50 milliards d’économie de l’Etat ?

et pour quoi ?

vendredi 18 avril 2014, par Patrick Cotrel - - -

Les mesures annoncées par Manuel Valls posent d’importantes questions :
- restreindre les dépenses des collectivités locales (11 Milliards) : mais si les collectivités locales ont moins de dotations, elles investiront moins, car la priorité sera de maintenir la qualité du service public (jeunesse écoles, petite enfance, ..). Cela aura pour conséquence une restriction des chantiers donnés aux entreprises, en particulier dans le BTP ; donc moins d’activité, moins d’emplois, moins de rentrées pour l’Etat…
- Diminuer les dépenses d’assurance maladie (10 milliards) : il y a effectivement de quoi faire des économies. Mais le gouvernement est-il prêt à s’attaquer aux super profits des labo pharmaceutiques, alors même qu’on découvre qu’ils ont des ramifications jusqu’au sommet de l’Etat ? De plus, cela demanderait un bouleversement très important ; peut-on espérer en attendre des résultats très rapides ?
-  gel de l’indice des fonctionnaires (18 milliards) : cela fera 7 ans de blocage pour les salaires de la fonction publique ! Alors que la majorité des salariés relèvent de la catégorie C, c’est-à-dire des très petits salaires. Et les très hauts salaires n’existent pas dans la fonction publique.
- ponction sur la protection sociale  : Seuls les minima sociaux sont épargnés, … mais les autres prestations sociales sont gelées pour plusieurs années, y compris le RSA ! Et les retraites sont gelées, même les plus modestes (sauf le minimum vieillesse).

Autrement dit, les très très pauvres seront épargnés, mais ni les pauvres ni les classes moyennes ne seront épargnés. Et les plus riches ??? Pas un mot !

Mais à quoi doivent servir ces 50 milliards € ?
- à réduire l’endettement de l’Etat. C’est un objectif louable, mais si l’activité économique diminue, on entrera dans une spirale négative, comme en Grèce ou en Espagne
- à réduire les charges des entreprises pour améliorer leur "compétitivité". Mais a-t-on l’assurance de l’utilisation de ces aides pour créer emplois ? (Alors que la seule assurance consiste à créer un « observatoire »…) Est-on certains que cela ne va pas servir à augmenter des dividendes ou à augmenter les hauts salaires des dirigeants ?
Cette question est légitime lorsqu’on observe ce qui s’est passé en 2013. Le site "Capital" écrit à ce sujet : "Si les entreprises se montrent chiches d’augmentations de salaires, nombre de grands patrons ont vu, eux, leur fiche paie grimper en flèche l’an dernier.
> Le record revient à Thierry Breton, le patron d’Atos, qui a vu bondir ses émoluments de 74,5%, à 4,9 millions d’euros. Ceux de Nonce Paolini, à la tête de TF1, ont progressé de 40,4%, à 2,1 millions d’euros, comme le montre notre classement des salaires des grands patrons ci-dessous."

Pour lire l’article, cliquer ici
Est-on sûrs que ce plan peut marcher ? :
Car les ponctions sur les revenus des plus modestes se traduira mécaniquement par une diminution de la demande intérieure qui n’est pas sûre d’être compensée par une augmentation des exportations générée par l’augmentation de la compétitivité attendue. Et les revenus de l’Etat sont liés, pou une bonne part, à l’activité économique.
Pour lire l’analyse du mensuel « Alternatives économiques » sur ce sujet, cliquer ici
Ce plan va-t-il passer sans accroc ?
On peut se poser la question lorsqu’on constate qu’une partie des députés socialistes expriment leurs fortes réserves sur ce plan.
Alors que la majorité à l’assemblée est très fragile, la prise de position de Europe Ecologie – Les Verts sonne comme un avertissement :
« Si les écologistes sont attachés à la création d’emplois et au souci de ne pas léguer des tonnes de dettes aux générations futures, ils estiment que ce plan d’économies est incompatible avec la transition écologique et sociale. (…)
D’autre part, les écologistes déplorent le gel indifférencié des prestations familiales, celui du point d’indice des fonctionnaires et de la revalorisation des retraites (…) Ces économies vont donc frapper en premier lieu les ménages les plus fragiles sans s’attaquer aux dépenses antisociales et néfastes pour l’environnement (…)
Injustes socialement, ces économies ne permettront en outre aucune réorientation de l’économie pour créer des emplois dans les filières d’avenir et réindustrialiser la France. En l’état, on continue à vouloir soutenir les entreprises de manière indifférenciée sans condition ni garantie. C’est l’annonce d’un immense gâchis qui a été confirmée ce mercredi matin par le Premier ministre.
Les écologistes demandent un changement de cap pour revenir sur les 50 milliards d’économie et engager la conversion économique et sociale de l’économie. (16 avril 2014)
Pour lire le communiqué des parlementaires EELV, cliquer ici

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