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Nucléaire : la Chine met en service le premier réacteur EPR

mardi 18 décembre 2018, par Patrick Cotrel - -

Article d’après un article du Monde de Frédéric Lemaître publié le 15 décembre.

Avec cinq ans de retard sur le calendrier, la première unité de Taishan, dans le sud du pays, produit commercialement de l’électricité.
En principe, Taishan-2, le deuxième réacteur de cette centrale, devrait entrer en service en octobre 2019.
Lors de la conférence de presse, le représentant d’EDF a souligné la « maturité » de l’EPR, mais, tout comme son partenaire chinois (la compagnie chinoise privée GCN), il est resté très vague sur sa rentabilité.
Si les retards sont moins importants qu’en Europe, le projet chinois a aussi connu des difficultés : il démarre avec cinq ans de retard sur le calendrier initial. A la pose de la première pierre, les concepteurs de Taishan tablaient sur une livraison en 2013, avant de la repousser à 2016. Mais des malfaçons ont été détectées en 2015 sur la cuve des réacteurs, un élément central pour la sûreté.
Un avenir pour le nucléaire, grâce à la Chine ?
Officiellement, la part du nucléaire dans la production électrique du pays doit passer de 4 % aujourd’hui à 10 % dans les années 2030-2035, rappelle M. Fourcade. Alors que cette technologie ne s’est jamais remise en Occident de la catastrophe survenue à Fukushima, au Japon, en 2011, Pékin pousse les feux sur le nucléaire. En 2017, quatre réacteurs ont démarré à travers le monde : trois en Chine et un au Pakistan, d’ailleurs fabriqué par les Chinois. Et sur les cinq réacteurs qui ont démarré au premier semestre, trois sont en Chine et deux en Russie.
Mais le représentant chinois s’est bien gardé de prendre le moindre engagement pour l’avenir, même en ce qui concerne d’éventuels réacteurs 3 et 4 à Taishan déjà évoqués. La Compagnie nucléaire nationale chinoise (CNNC), a aussi révélé en juin, avoir raccordé au réseau un autre réacteur de troisième génération, l’AP1000, une technologie américaine développée par Westinghouse. Pour la petite histoire, l’annonce en a été faite le lendemain de celle du raccordement de l’EPR.
Enfin, GCN développe sa propre technologie de troisième génération : le Hualong. D’une puissance de 1 270 MW, ce réacteur est comparable à l’AP1000 (1 250 MW) mais moins puissant que l’EPR (1 750 MW).
La Chine est en fait plus prudente qu’on le croit. Depuis fin 2016, aucune nouvelle construction de centrale nucléaire n’y a été lancée. Comme en Occident, tant le coût du nucléaire que les craintes des populations depuis Fukushima incitent le gouvernement à la prudence.
Le représentant de GCN n’a cessé d’insister sur les mesures de sécurité prises à Taishan. Mais celles-ci rendent le coût du nucléaire toujours plus élevé alors que celui des énergies renouvelables diminue.
Selon une étude de Bloomberg New Energy Finance citée par M. Fairley, l’énergie éolienne et le solaire produisent une énergie 20 % moins cher que le nucléaire chinois. Selon l’Agence internationale de l’énergie, il est probable qu’en 2040 le nucléaire continue, en dépit des intentions affichées, de représenter 4 % de la production électrique chinoise, bien moins que les énergies renouvelables (55 %) et le charbon (32 %).

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