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La filière nucléaire française en pleine déroute

lundi 19 février 2018, par Patrick Cotrel - -

La technologie française des centrales EPR est un lourd échec : aucune centrale n’a pu démarrer, malgré l’accumulation des retards et des coûts (triplement pour Flamanville).
De plus, ’Reporterre’ démontre que la filière du retraitement des déchets nucléaires est également dans l’impasse.
Quand le gouvernement français va-t-il le reconnaître et rediriger les investissements vers les filières d’avenir : économies d’énergie, énergies renouvelables, stockage de l’énergie ?

Dans une brève (13 fév), je relayais la révélation de Reporterre : EDF et l’ASN réfléchissent dans la plus grande opacité à un nouveau bassin de stockage (une "piscine") de combustibles usés, brûlants et hautement radioactifs (pour des milliers d’années), qui doit être noyé sous plusieurs M3 d’eau pour être refroidi sans discontinuité. Reporterre révèle que la centrale de Belleville-sur-Loire, dans le Cher, a été choisie pour les accueillir, car le site de La Hague déborde : plus de 1000 tonnes de Mox usagé y sont entreposés (Mox=mélange d’uranium et de plutonium).
Suite à cette révélation, une pétition a été initiée par les élus régionaux EELV de la région Centre, afin de montrer l’opposition au projet de méga piscine de déchets nucléaires : cliquer ici.

Pour lire l’article de Reporterre, cliquer ici.

Le second article de Reporterre traite de la saturation du site de la Hague
La capacité réelle de stockage est de 12,35 mille tonnes. Fin 2016, EDF et AREVA estimaient à 7,4 % seulement la capacité réelle d’entreposage encore disponible. Et chaque année, ce sont des centaines de tonnes qui convergent vers l’usine. D’autant plus que la France a multiplié les différents types de déchets ayant des caractéristiques différentes. Le Mox, en particulier, est particulièrement lourd et chaud et ne peut pas être réutilisé…
C’est la relative urgence de cette question de la capacité des piscines de La Hague qui explique le projet caché de Belleville..
Pour lire l’article, cliquer ici.

Le troisième article traitre de la dangerosité du transport de déchets et des piscines.
Le stockage en piscine est dangereux car il y a des risques de brèche sur les parois (séisme, avion suicide, …), d’autant qu’à La Hague, elles ne sont pas complètement enterrées. Si les déchets ne sont plus refroidis, leur température peut très rapidement augmenter au point de produire un nuage radioactif sur plusieurs centaines de km. "Si l’on veut tirer le retour d’expérience de Fukushima pour la sûreté et du 11 septembre 2001 pour la sécurité, il est irresponsable de poursuivre sur la voie de l’entreposage de long terme en piscine", affirme Yves Marignac, consultant international et directeur de Wise-Paris, une agence associative d’étude et de conseil sur le nucléaire et l’énergie. De plus, les toits des piscines sont de simples bardages en tôle ! Et fin 2011, un drone de Greenpeace a réussi à survoler le site !
Du côté des transports, les risques sont importants : "Ces convois transitent régulièrement sur des parcours qui soumettent ces emballages à des épreuves supérieures à leur résistance (par exemple des ponts de plus de 30 mètres de hauteur pour des emballages résistants à une chute de neuf mètres). " (Greenpeace). Et les enveloppes des conteneurs de plutonium ne peut pas résister à l’impact d’une roquette antichar….
Le pire, c’est que l’entreposage à sec est une solution plus sûre, moins couteuse, qui a été adoptée par la plupart des pays nucléaires. Mais le lobby français du nucléaire n’a pas encore renoncé à sa filière de retraitement, malgré sa faillite évidente.
Pour lire l’article, cliquer ici.

Le dernier article traite de l’impasse française à force de mauvais choix en matière de déchets.
Les autorités nucléaires estiment que tous les déchets pourront être retraités pour redevenir des combustibles, par exemple dans les futures centrales de 4ème génération à neutrons rapides (qui n’existent pas encore, mais devraient être construites dans la seconde moitié du siècle !).
Le dernier prototype de centrale à neutrons rapides, c’est Superphénix… qui a été abandonné en 1997, après de graves incidents. Depuis, le CEA a lancé en 2006 le projet Astrid, qui devait démarrer en 2020. Mais la date a été repoussée en …2039 ! Et même si c’est (probablement) pour rien, cela aura quand même coûté près d’un milliard €.
Finalement, le seul retraitement qui a fonctionné, c’est la création du mox (uranium usagé+plutonium) pour faire tourner les vieilles centrale. Mais le mox usagé est très difficile à stocker : il lui faut 150 ans en piscine avant d’avoir une température identique à l’uranium usagé.
Pour lire l’article, cliquer ici.
Conclusion : le retraitement est un lourd échec, mais il nous reste des milliers de tonnes de déchets dans des piscines qui débordent !

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