Dans un récent article du Monde (du 17 avril), le Président Chirac alerte sur l’extrême gravité de la situation de la faim dans le monde : "...la situation peut se dégrader très vite en guerres et en conflits...C’est une véritable révolution des modes de pensée et d’action qui s’impose en matière de développement... L’agriculture vivrière doit être protégée - n’ayons pas peur des mots - contre une concurrence débridée des produits d’importation qui déstabilisent l’économie de ces pays et décourage les producteurs locaux."
Le 18 avril, le Président Sarkozy a fait le lien entre les phénomènes climatiques et la crise alimentaire : "Ces dérèglements sont, de manière croissante, un danger pour la sécurité alimentaire. La raréfaction des ressources en eau, la tension croissante sur les ressources agricoles et halieutiques, aggravée des phénomènes climatiques extrêmes de plus en plus fréquents, sont autant de défis majeurs qui menacent le développement...(la guerre au Darfour est un) mélange explosif de changement climatique et de pauvreté."

Dans ces conditions, on aurait pu s’attendre à ce notre Président remette en perspective l’action du gouvernement et l’action de la France dans le monde, face à ces défis vitaux pour l’espèce humaine, lors de sa longue intervention télévisée de la semaine dernière. Car c’est bien le rôle d’un président de la République que d’alerter sur les grands dangers et de montrer la cohérence de la politique poursuivie face à ces défis.
Mais il n’en a rien été : M. Sarkozy a égrené un chapelet de politiques particulières, se plaignant de devoir prendre une décision toutes les 10 minutes... le nez sur le guidon, en quelque sorte ! (note 1).
En fait, il a mis en pratique la célèbre phrase du Président Chirac : "La maison brûle et nous regardons ailleurs."

(note 1) : Tellement le nez dans le guidon, qu’il a confondu (volontairement ?) demande de permis de séjour et demande de naturalisation !