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Interdiction du Métam-sodium : l’arbre qui cache la forêt ?

mardi 6 novembre 2018, par Patrick Cotrel - -

Après la suspension de l’utilisation du métam-sodium jusqu’à fin janvier 2019, décidée par le gouvernement, l’ANSES (Agence nationale de la sécurité sanitaire) vient d’interdire la mise en vente de ce pesticide que l’Agence de sécurité sanitaire européenne suspecte d’effets cancérigènes et toxiques pour la reproduction.
C’est, bien entendu, une mesure légitime. Mais n’est-ce pas une annonce qui cache une situation de plus en plus alarmante concernant l’utilisation des pesticides par l’agriculture française ?
En effet, depuis 2009, deux plans ‘Ecophito’ se sont succédés sous Nicolas Sarkozy, puis François Hollande, visant une réduction globale de 25% en 2020, puis de 50% en 2025 - sans résultats. Le volume global était de 85 millions de nodu (équivalents hectares traités) en 2009. Il est passé à 93,9 millions en 2016, puis 94,2 millions en 2017. Maigre consolation, sous ce chiffre global, il y aurait un peu moins d’utilisation de produits très dangereux et nettement plus de produit un petit peu moins dangereux...
Du coup, le gouvernement révise à la hausse la prévision 2018 (83,4 millions), et il annonce un nouveau plan nommé ‘Ecophytoll +’, qui sera publié en fin d’année. Cela semble une obligation, face à la directive européenne de 2009 peu suivie d’effets en France !
L’agriculture industrielle française ne peut pas continuer ainsi !
La capacité des sols de la planète à absorber du carbone par les plantes diminue, surtout en Afrique sahélienne, en Australie et en Amérique du Sud en raison, principalement, de nos pratiques agricoles non durables.
Au-delà des sols, c’est la biodiversité mondiale (plantes et animaux) qui pâtit des pressions exercées par l’homme sur les écosystèmes : depuis 1970, l’abondance des espèces vertébrées aurait ainsi diminué de moitié, indique le WWF ("rapport planète vivante 2016"). Touchées par la pollution des cours d’eau, les espèces d’eau douce sont celles qui paient le plus fort tribut, avec une baisse de leurs effectifs de près de 80 %.
Selon la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (Ibpes) de mars 2018, le bien-être de 3,2 milliards de personnes est directement menacé par la dégradation des sols, et le coût de l’inaction dix fois plus important que celui de leur restauration.
(Données issues de l’article "Une Terre épuisée", dans Alternatives Economiques, hors-série d’octobre 2018)

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