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Dissolution de l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire)

ou : comment casser le thermomètre…

lundi 20 février 2023, par Patrick Cotrel - -

(Cet article emprunte beaucoup aux articles publiés par Reporterre.)

Actuellement, C’est l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) qui prend les décisions concernant les centrales nucléaires : réparations nécessaires, contrôles, arrêts, …
Mais pour étayer scientifiquement ses décisions, elle fait appel à l’IRSN (organisme public et scientifique de recherche, indépendant fondé par un décret en 2002) qui lui rend compte de ses recherches, visites les centrales et y fait des constats accompagnés de recommandations.
Le Président Macron vient d’annoncer la dissolution de l’IRSN : Ses différentes activités doivent être réparties entre l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour ce qui est de l’expertise, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) pour la recherche et le Délégué à la sûreté nucléaire et à la radioprotection pour les activités et installations intéressant la Défense (DSND) et pour ses missions relatives au nucléaire militaire.
Ce projet a été annoncé le 8 février aux représentant syndicaux du personnel, mais la décision a sans doute été prise pendant le Conseil de politique nucléaire (récemment créé par E. Macron) du 3 février. Et il faut aller vite : les directeurs de l’ESN, du CEA et de l’IRSN doivent rendre une première feuille de route dès le 20 février…
Car le Président est pressé de faire avaliser son énorme projet de prolongement des réacteurs existants et la construction de six nouveaux EPR.
Pourquoi cette précipitation maintenant ?
« fluidifier les processus d’examen technique et de prise de décision de l’ASN »
En réalité, ce sont plutôt ses avis parfois discordants et sa liberté de ton qui lui sont reprochés. L’ASN a d’ailleurs salué l’annonce du gouvernement.
Un rappel : l’avis de 2012 de la Cour des comptes qui écrivait : « La fusion de [l’ASN et de l’IRSN] constituerait une réponse inappropriée par les multiples difficultés juridiques, sociales, budgétaires et matérielles qu’elle soulèverait. »

Cette décision questionne même des proche du pouvoir, puisque le parti En Commun, cofondé par l’ancienne ministre de la Transition écologique Barbara Pompili et qui réunit des parlementaires de la majorité, a dit «  s’inquiéter  » du démantèlement de l’IRSN dans un communiqué du 14 février.
Pour M. Marignac (expert nucléaire à l’association négaWatt), l’objectif du gouvernement n’est pas tant d’améliorer la sûreté, que de l’affaiblir pour accélérer la mise en œuvre des chantiers annoncés par le président de la République : « J’ai l’impression que la décision a été prise pour simplifier la vie de la filière nucléaire.  »

Quoi qu’il en soit, les salariés de l’institut n’ont pas l’intention de se laisser faire. Ils ont publié une pétition sur Change.org. Ils ont également contacté les parlementaires spécialisés dans les dossiers énergétiques pour les appeler à refuser la réforme.
Pour signer cette pétition, [cliquer ici→https://www.change.org/p/disparition-de-l-irsn].

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