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Chômage, emploi : le point sur la situation en février 2019

lundi 8 avril 2019, par Patrick Cotrel - -

Une situation stabilisée ?
Les derniers chiffres publiés par Pôle Emploi et le Ministère du travail font apparaître une situation assez stabilisée sur le front du chômage :
- Le nombre de chômeurs de cat.A baisse de -48 000 sur un mois et de -1,4% sur un an ;
- Les cat. B et C continuent d’augmenter : +40 000 sur un mois et +1,16% sur un an. Autre signe de la précarisation des contrats de travail, l’intérim, qui avait marqué unrecul le mois dernier, est reparti à la hausse en janvier (+0,9% en unan) ;
- Au total les cat.A, B et C diminuent légèrement (-6 700) sur un mois et de 0,56% sur un an.
- Autres informations : La part des chômeurs de longue durée continue de croitre (47,5% de l’ensemble des chômeurs), ainsi que la durée moyenne de chômage (626 jours). Du côté des offres d’emploi recueillies par Pôle Emploi, la situation semble se redresser un peu : 2 400 de plus qu’en janvier, mais une baisse de 4,2% en un an.

Donc, pas de bouleversement dans cette situation du marché du travail ; avec quand même une tendance de fond à la précarisation des contrats de travail.

Les chiffres de l’INSEE (de fin décembre2018) :
L’INSEE annonce un taux de chômage à 8,8% de la population active, en baisse de 0,3% sur un trimestre, mais de seulement 0,1% sur un an. Mais il est toujours aussi impossible de mettre en regard les chiffres du chômage publiés par l’INSEE et ceux de Pôle Emploi / Ministère du travail : 2,468 millions pour l’INSEE et 3,419 pour Pôle Emploi en cat.A (et 5,6 millions en catégories A, B et C).
Il faut le constater, les définitions et les méthodes sont divergentes et ne donnent ni des chiffres, ni des tendances convergentes :
- Pôle Emploi : comptabilise chaque mois les actualisations envoyées par chaque demandeur d’emploi. Ceux qui sont privés d’emploi et font des actes de recherche d’emploi (susceptibles d’être contrôlées) sont en catégorie A. Ceux qui ont accepté un ‘petit boulot’ de quelques heures ou quelques jours dans le mois, mais recherchent toujours un emploi à temps plein et en CDI sont classés en catégorie B ou C.
- L’INSEE : procède à un sondage par téléphone chaque trimestre. Mais ceux qui ont travaillé ne serait-ce qu’une heure la semaine précédente, ou qui laissent entendre qu’ils n’ont pas fait des recherche d’emploi ou ne sont pas disponibles immédiatement ne sont pas comptabilisés comme chômeurs. Cela exclue à peu près tous ceux que Pôle Emploi classe en catégorie B ou C.
Une tentative a été faite par Guillaume Duval (alternatives économiques de mars 2019) : si on additionne le nombre des chômeurs en sous-emploi (personnes travaillant à temps partiel subi, mais souhaitant un temps plein) et au Halo autour du chômage (personnes sans travail mais non immédiatement disponibles ou n’ayant pas fait de recherches récentes), on obtient un total du même ordre de grandeur que les catégories A, B, C de Pôle Emploi (tableau en millionsde personnes).
Cependant, les définitions sont assez différentes dans le détail, et les tendances dégagées à plus long terme ne convergent pas.

Evolution sur une période plus longue :
Sur une période plus longue (sur le graphique ci-contre de 2013 à février 2019), les chiffres de Pôle Emploi montrent clairement la précarisation de l’emploi, comme en témoigne la forte augmentation des catégories B et C sur 16 ans (c’est-à-dire des chômeurs contraints à accepter des petits boulots de quelques heures ou quelques jours dans le mois).
Mais, du fait des définitions adoptées par l’Insee, les statistiques du chômage ne témoignent pas de ce phénomène.
Par contre, comme l’indique encore une fois guillaume Duval (alter-éco), on peut percevoir cette montée de la précarité du travail à travers les statistiques sur les contrats des personnes au travail.
Le graphique montre la part de plus en plus grande des contrats en CDD et intérim, ainsi que des « autres ».
Ces « autres », ce sont les travailleurs indépendants qui comprennent une part de plus en plus importante d’autoentrepreneurs, pour beaucoup précaire et sous-payés.

Conclusion : On comprend bien pourquoi cette question de la précarisation de l’emploi est au cœur des négociation sur l’assurance chômage…

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